Monsieur le Président,

Nous remercions l'Allemagne pour l'organisation du débat d'aujourd'hui et pour l'invitation à prendre la parole en tant que co-présidente, avec les Pays-Bas, du groupe de travail sur le droit international humanitaire et les droits de l'homme du processus de Berlin.

La Suisse est profondément préoccupée par la détérioration de la situation en Libye, et appelle toutes les parties au conflit armé à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances. Nous demandons également à tous ceux qui portent des responsabilités de respecter et de protéger pleinement les droits de l'homme. La Suisse a soutenu la mise en place d'une mission d'établissement des faits indépendante, internationale et impartiale, considérant que les enquêtes sur les violations sont essentielles pour garantir la responsabilisation des acteurs.

Pour que le groupe de travail du processus de Berlin puisse remplir son mandat avec succès, il a besoin non seulement du soutien total des Libyens, mais aussi de la communauté internationale, et en particulier de cet éminent Conseil. Trois enjeux appellent une action immédiate :

  1. Le premier aspect concerne la cessation des hostilités. Pour que des progrès puissent être réalisés en vue de la pérennisation de la paix, il est temps de faire taire les armes et d'appeler toutes les parties à la table des négociations. C'est pourquoi nous soutenons l'appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu global et nous nous félicitons de l'adoption de la résolution 2532 du Conseil de sécurité. En tant qu’un des pays hôtes des pourparlers de paix conduits par l’ONU, nous continuerons à soutenir leur organisation à Genève.

  2. Deuxièmement, compte tenu de la détérioration de la situation en Libye, la MANUL a besoin d'un mandat solide pour surveiller et signaler les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire sur le terrain, ainsi que pour assurer un suivi étroit du processus de Berlin. Par conséquent, la Suisse encourage vivement la consolidation de la composante droits de l'homme de la MANUL par l'allocation des ressources nécessaires.

  3. Enfin, les efforts de paix doivent inclure et atteindre les parties prenantes libyennes concernées, y compris la société civile, afin de garantir le caractère inclusif du processus de Berlin et de

l'ancrer dans la réalité du terrain. À cette fin, dans son rôle de coprésidente, la Suisse œuvrera à la réalisation de progrès tangibles, en particulier en ce qui concerne les aspects humanitaires essentiels, tels que l'amélioration de l'accès humanitaire et la garantie de la protection et de l'assistance de la population civile.

Avant de conclure, permettez-moi d'aborder la question de la création d'une zone démilitarisée autour de Syrte et Al Djoufrah qui a été évoquée. Il est certain qu’une telle zone a le potentiel de prévenir l'émergence de nouvelles hostilités entre les parties au conflit. Bien entendu, ses modalités opérationnelles devront être analysées avec soin. Dans l’intervalle, en sa qualité de coprésidente du groupe de travail DIH-DH du processus de Berlin, la Suisse appelle tous les pays à exercer leur influence sur les parties afin de convenir de toute urgence d’un cessez-le feu.

Conformément à son engagement de longue date et à son approche holistique à l’égard de la Libye, la Suisse continuera à promouvoir la coopération par-delà les lignes de conflit et à soutenir les responsables libyens dans leurs efforts pour surmonter les divisions institutionnelles.

Je vous remercie.

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