Monsieur le Président,

La Suisse remercie la Tunisie pour l’organisation de ce débat ouvert relevant d’une thématique importante.

Il est des anniversaires que l’on préférerait ne pas célébrer ; mais qui aurait pu prédire en 2001 que la menace terroriste allait à ce point s’amplifier et se diversifier ? Dès lors, les structures mises en place en 2001 se sont inscrites dans la durée, ont su évoluer et perdureront encore selon toute vraisemblance. Il convient donc de se féliciter de la réactivité et de la constance dont la communauté internationale a su faire preuve au sein de l’ONU pour lutter contre le terrorisme. Dans ce cadre, la Suisse tient à saluer le travail et l’engagement remarquables du Comité de lutte contre le terrorisme et de sa Direction exécutive.

La Suisse aimerait particulièrement souligner l’importance du Comité, au travers des visites de pays effectuées par sa Direction exécutive, dans son rôle de recommandation et de recueil de bonnes pratiques, contribuant ainsi à assurer la conformité des législations nationales avec le droit international, notamment les droits de l’homme et le droit international humanitaire. La Suisse, premier pays à avoir accepté de partager son évaluation, ne peut qu’encourager les autres pays visités à en faire de même afin de favoriser la diffusion des bonnes pratiques et la mise en place de législations nationales appropriées.

La création du Bureau de l’ONU pour la lutte contre le terrorisme, suivie peu après de la mise en place du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme, constituent des développements majeurs vers une meilleure cohérence et efficacité de l’action onusienne dans la lutte contre le terrorisme. Ces nouvelles structures contribuent à mettre en œuvre de manière équilibrée les quatre piliers de la Stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, aussi en tant que soutien coordonné envers les Etats membres.

Si la Suisse ne devait illustrer qu’un seul aspect dans le cadre de cette brève déclaration s’agissant des tendances, défis et opportunités pour le Conseil de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme et particulièrement dans le cadre de cet anniversaire, c’est encore une fois l’élément essentiel du respect du droit international, et notamment les droits de l’homme et le droit international humanitaire, qu’elle aimerait mettre en avant. La Suisse salue la volonté du Comité et de sa Direction exécutive à examiner plus en avant cette problématique, notamment par la préparation d’un rapport sur la mise en œuvre des mesures anti-terroristes de manière conforme au droit international humanitaire et de l’impact de ces mesures, particulièrement en matière de lutte contre le financement du terrorisme, sur des engagements humanitaires neutres et impartiaux prévus par le droit international humanitaire. La Suisse tient à rappeler dans ce cadre que les mesures anti-terroristes tant internationales que nationales doivent être conçues de manière à éviter toute criminalisation d’activités humanitaires prévues par le droit international humanitaire.

Nous concluons en affirmant encore une fois que la légitimité et l’efficacité des mesures contre le terrorisme passe inéluctablement par le respect du droit international.