Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Madame la Présidente,
Je remercie la République de Corée d'avoir organisé ce débat important. Je remercie également les intervenants, M. Adedeji Ebo, M. Robin Geiss, et Mme Valeria Kennedy, du Chainalysis Inc., de leurs contributions détaillées. Les diplomates dans cette salle ont beaucoup à apprendre de vous.
Ces dernières années, le cyberespace a connu des évolutions inquiétantes. Nous avons déjà discuté des défis de la cybersécurité au sein de ce Conseil en mai dernier. Il est important d'aborder également la dimension spécifique que viennent de décrire les intervenants, dans laquelle des États menacent la paix et la sécurité internationales en recourant à des moyens cybercriminels. Cette menace nous touche à de multiples égards. De l’argent comme des cryptomonnaies et des données sont volées ou extorquées, des infrastructures critiques, telles que l'approvisionnement en énergie ou le système de santé, sont paralysées. Cette menace nous touche aussi lorsque les fonds ainsi obtenus sont utilisés à des fins qui violent le droit international et les résolutions de ce Conseil.
Le droit international s'applique dans le cyberespace. Il s'applique à tous les États et inclut également les obligations de diligence existantes. Celles-ci exigent notamment que les États prennent des mesures raisonnables et nécessaires pour empêcher les activités d'acteurs non-étatiques sur leur territoire qui violent les droits d'autres États.
Il est également évident que les mesures de sanctions décidées par ce Conseil doivent être pleinement appliquées, dans tous les domaines, y compris dans le cyberespace.
En tant que communauté internationale, nous ne sommes pas impuissants face à ces agissements malveillants. Le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) a édicté des standards internationaux pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et de la prolifération. Il appartient aux États de mettre en œuvre ces recommandations. Mais dans un domaine aussi interconnecté que le cyberespace, le secteur privé a également un rôle préventif important à jouer. Le Geneva Manual - géré par la DiploFoundation - donne des indications sur la manière dont les normes de comportement responsable dans le cyberespace peuvent être mises en œuvre par des acteurs non gouvernementaux.
La mise en œuvre du « cadre des Nations unies pour un comportement responsable des États dans le cyberespace » est un élément clé pour identifier les menaces existantes et émergentes pour la paix et la sécurité et pour relever ces défis. Je tiens aussi à souligner l'importance du travail du « Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’informatique et des télécommunications » et le développement du « Programme d’action destiné à promouvoir le comportement responsable des États en matière d’utilisation du numérique dans le contexte de la sécurité internationale » qui ouvrira la voie pour des actions futures dans ce domaine. Le Conseil de sécurité – et cela a été mentionné - a également un rôle à jouer. Il peut envoyer un message fort en promouvant le respect du droit international et le Cadre sur le comportement responsable des États dans le cyberespace et en tenant compte dans son travail - par exemple en ce qui concerne les sanctions - des réalités et des dangers du cyberespace. Le groupe d’experts du comité 1718 sur la RPDC est un bon exemple de la manière dont des informations importantes peuvent être collectées et analysées sur les activités malveillantes dans le cyberespace en violation des sanctions.
Il est donc d’autant plus regrettable que son mandat n’ait pas été prolongé la semaine dernière en raison d’un veto.
Madame la Présidente,
Malgré les risques, les nouvelles technologies et le cyberespace représentent également des opportunités pour relever les défis de demain. Dans son Nouvel agenda pour la paix, le Secrétaire général nous encourage à trouver de nouveaux moyens de nous prémunir contre ces nouvelles menaces. Par ailleurs, les négociations du Pacte pour l'avenir nous offrent la possibilité de développer une compréhension commune, notamment en matière de cybersécurité, de renforcer la confiance et de progresser vers une paix durable.
Je vous remercie.