Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Merci, Monsieur le Président,

Lors de notre visite en Colombie en février, un groupe de femmes d'une région particulièrement affectée par le conflit, El Cauca, m'a remis un panier rempli de lettres. Chaque lettre exprimait le même rêve : le droit d'envoyer les enfants à l'école sans violence et d’aspirer à un avenir d'opportunités.

Elles rêvent donc de quelque chose qui devrait être une évidence : la paix.

Monsieur le Président,

Je voudrais remercier le Représentant spécial, M. Carlos Ruiz Massieu, de son intervention et de son grand engagement et de celui de la mission de l’ONU. Et je voudrais saluer tout particulièrement S.E. Gustavo Petro Urrego, le président colombien, et le remercier du grand engagement pour la paix totale de son gouvernement. Je salue avec lui aussi M. Diego Tovar, représentant de la Haute Partie Contractante, que nous avons pu rencontrer à Caquetá. J’exprime aussi ma gratitude au ministre Murillo pour avoir partagé ses observations sur la politique de paix totale lors d'un échange informel que la Suisse a organisé hier pour les membres de ce Conseil.

Le fait que les deux parties signataires de l'accord de paix après avoir dévoilé – ensemble – un monument pour la paix ce matin - soient réunies dans cette salle pour la première fois dans l’histoire souligne leur engagement en faveur de la paix et de la stabilité. C’est également l’illustration du soutien crucial de la communauté internationale et de ce Conseil pour réaliser cette aspiration. Et si de nombreux défis demeurent, ils peuvent toutefois représenter une opportunité à saisir. 

Permettez-moi d’en mentionner trois qui nous semblent particulièrement importants à ce stade :

Premièrement, nous l’avons entendu, la détérioration de la situation sécuritaire en Colombie est préoccupante. La fréquence des hostilités entre groupes armés est en hausse dans plusieurs départements. Les violations graves à l'encontre des enfants, y compris leur recrutement et leur utilisation, sont en augmentation, comme le souligne le dernier rapport du Secrétaire général à ce sujet. Et le nombre croissant de victimes de mines antipersonnel est alarmant. Ces développements menacent non seulement les civils, mais ils érodent aussi le tissu social des communautés affectées et compliquent les mesures visant à répondre aux causes profondes du conflit - comme la réforme rurale. Il est donc urgent de renverser cette dynamique !

Deuxièmement, nous appelons au renouvellement et au renforcement des cessez-le-feu bilatéraux avec l'ELN et l'EMC FARC-EP. L'établissement d'une table de négociation avec la Segunda Marquetalia et l’annonce d’un processus de désescalade doivent également permettre de mieux protéger les communautés affectées. La Suisse réaffirme son soutien aux efforts continus du gouvernement colombien pour élargir la paix par le dialogue. L'instauration d'une paix durable est un processus complexe et il est essentiel d'honorer les engagements explicites visant à renforcer la protection des civils. Il est aussi crucial d’assurer la cohérence et coordination entre les différents processus de négociation, et de faire progresser les initiatives de transformation territoriale visant à promouvoir le développement socio-économique dans les régions touchées par le conflit.

Troisièmement, une meilleure coordination intra-institutionnelle pour la mise en œuvre de l'accord de paix final reste indispensable. Dans ce sens, la Suisse salue la mise en place d’un cabinet de paix visant à renforcer la convergence entre les différentes institutions étatiques. Les perspectives et les contributions de la société civile, à commencer par les organisations de femmes, doivent être inclues dans les processus de planification. 

Et en dépit des progrès accomplis concernant le traitement du passé, des défis persistent pour que les proches des plus de 110’000 personnes officiellement considérées comme disparues puissent enfin tourner la page. La Directrice de l'unité de recherche des personnes disparues, Mme Luz Forero Martinez, l’a souligné lors de notre récente réunion Arria à ce sujet. Je cite: "Si encontráramos al menos un desaparecido cada día, necesitaríamos más de 300 años para encontrarlos todos".

Señor presidente,

La implementación plena del acuerdo final de paz y de la política integral es crucial para preservar los progresos ya logrados y realizar los sueños que mencioné al principio de mi intervención. La unidad de este Consejo y de la comunidad internacional es esencial para seguir apoyando Colombia y contribuir a la implementación de las soluciones construidas por el pueblo colombiano para lograr una paz sostenible

Muchas gracias.

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