Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Madame la Présidente,
Nous remercions la Secrétaire-générale adjointe Rosemary DiCarlo et M. Jonah Leff de Conflict Armament Research pour leurs exposés. Nous saluons la participation des représentants de l’Ukraine, de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et de l’Union Européenne à nos délibérations.
Les rapports qui viennent d’être faits sont profondément troublants et, si confirmés, les faits constitueraient non seulement des violations du droit international, mais représenteraient un développement qui risque d’avoir de graves conséquences pour la sécurité européenne, asiatique et globale. Trois aspects nous semblent particulièrement importants :
Premièrement, d’un point de vue légal, un déploiement de troupes des forces armées par la République Populaire Démocratique de Corée, si avéré, s’ajouterait au nombre croissant de rapports fondés, faisant état du transfert illégal d’armes à la Russie. Toute transaction d’armes avec la RPDC constitue une violation des sanctions de ce Conseil. Cela concerne la vente, l’achat, l’importation et l’exportation d’armes vers ou depuis la RPDC. L’emploi de missiles balistiques de type KN-23 et l’impact de leur utilisation sur la population civile ukrainienne soulèvent également des questions quant au respect du droit international humanitaire.
Une coopération militaire telle que décrite serait également proscrite selon les résolutions 1718, 1874 et 2270. Alors que la résolution 2397 prévoyait le rapatriement de tous les travailleurs étrangers de la RPDC, la présence de milliers de troupes est inconciliable avec la lettre, et encore moins, l’esprit de cette résolution ainsi que d’autres résolutions contraignantes. Une violation du droit international en alimente ainsi une autre : les infractions aux sanctions envers la RPDC soutiennent l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine.
La Suisse regrette vivement que la prolongation du mandat du groupe d’experts sur la RPDC ait échoué à cause d'un veto russe, alors que ce groupe menait des enquêtes sur les allégations de transferts illégaux d’armes entre la RPDC et la Russie.
Deuxièmement, la Suisse condamne l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. Il est consternant que, malgré les appels clairs et répétés de l’Assemblée générale et de la Cour internationale de justice, la Russie continue son agression militaire. L’envoi de forces armées de pays tiers pour la soutenir irait à l’encontre non seulement de ces appels, mais aussi de l’esprit de la Charte de Nations unies elle-même. Nous appelons la RPDC et toutes tierces parties à s’abstenir de toute action susceptible d’alimenter l’agression militaire russe. Et nous appelons une nouvelle fois la Russie à cesser immédiatement les hostilités et à retirer ses troupes de l'ensemble du territoire ukrainien.
Finalement, en ce qui concerne l'architecture de non-prolifération soigneusement construite au fil des cinq dernières décennies, nous appelons la RPDC à prendre des mesures concrètes en vue d'abandonner ses programmes d'armes nucléaires, de missiles balistiques et autres programmes connexes de manière complète, vérifiable et irréversible, et à respecter le moratoire sur les essais nucléaires qu'elle s'est imposé. La Suisse appelle la RPDC à se soumettre à nouveau et le plus tôt possible au Traité de non-prolifération (TNP) et aux garanties de l’AIEA, ainsi qu’à signer et ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
La Russie, comme état dépositaire du TNP est appelée à le renforcer, non à l’affaiblir.
Madame la Présidente,
Ce Conseil a la responsabilité et le devoir de répondre au double défi que représente l’agression militaire contre l’Ukraine et de dénucléarisation de la péninsule coréenne.
En ce qui concerne l’Ukraine, la Suisse continue de soutenir la recherche d'une solution pacifique et reste prête à contribuer à tous les efforts visant à promouvoir la paix conformément à la Charte de l’ONU, en particulier les principes d’intégrité territoriale et d’indépendance. Rien ne peut justifier les conséquences humanitaires, sociales, psychologiques et économiques désastreuses de cette agression militaire. Elle nuit à tout le monde et ne profite à personne.
Nous continuerons également notre engagement pour une péninsule coréenne dénucléarisée et en paix et encourageons également le recours aux bons offices du Secrétaire général pour un retour au dialogue, à la désescalade et dans la recherche de solutions diplomatiques. Nous encourageons la RPDC à engager un dialogue constructif avec le Conseil et le système onusien.
Je vous remercie.