Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Merci, Monsieur le Président.
Et comme de coutume, je voudrais d’abord remercier la Sous-secrétaire générale et coordonnatrice de l’action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Madame Sigrid Kaag et le Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets, M. Jorge Moreira da Silva pour leurs présentations. Mon pays, la Suisse, salue le grand engagement de vos équipes, ainsi que celui des équipes d’OCHA, pour mettre en place le mécanisme établi par la résolution 2720, afin d’augmenter la fourniture d’aide humanitaire à Gaza. Vos présentations régulières au Conseil sont d’une utilité particulière car, et nous venons de l’entendre encore, la catastrophe humanitaire ne cesse de s’aggraver dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.
A Gaza, les hostilités continuent de faire de nombreuses victimes civiles et les ordres d'évacuation israéliens ajoutent une pression supplémentaire sur une population déjà désespérée – dont beaucoup sont des enfants – limitant l’accès aux services essentiels. Par ailleurs, plus de 100 otages restent en captivité et nous appelons – encore une fois – à leur libération immédiate et inconditionnelle.
La Suisse rappelle qu’elle condamne toutes les violations du droit international humanitaire, commises par toutes les parties et qui doivent cesser immédiatement.
Presque neuf mois après l’adoption de la résolution 2720 la fourniture d’aide humanitaire reste plus que jamais vitale à Gaza. Permettez-moi donc de soulever trois aspects particulièrement importants en lien avec la mise en œuvre de la résolution 2720 :
Premièrement, la résolution met un accent fort sur l’accès humanitaire. La Suisse appelle une nouvelle fois toutes les parties à mettre en œuvre leurs obligations en vertu des droits humains et du droit international humanitaire. Cela comprend d’autoriser et de faciliter un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave par tous les points de passage aux populations civiles. Nous condamnons l’incident survenu à un point de contrôle le 9 septembre affectant une équipe de l’ONU chargée de mener à bien les vaccinations à Gaza. De telles incidents sont inacceptables. En tant que Puissance occupante, Israël a l’obligation de répondre aux besoins essentiels de la population sous son contrôle.
Nous rappelons que l’utilisation délibérée de la famine comme méthode de guerre est un crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
Deuxièmement, la protection des civils, y compris du personnel humanitaire et médical, doit être garantie - toujours. L’utilisation d’armes lourdes dont la capacité destructrice est telle qu’elle ne permet pas de distinguer les civils des combattants dans les zones densément peuplées est inacceptable. De plus, la population civile, les personnes hors de combat et les biens civils, tels que les immeubles résidentiels, les écoles ou les hôpitaux, ne doivent pas faire l’objet d’attaques. La Suisse condamne ce type d’attaques, qui sont des violations du droit international humanitaire, avec la plus grande fermeté. Les conséquences meurtrières des opérations militaires israéliennes dans des zones où des civils ont trouvé refuge sont intolérables, comme nous l’avons vu par exemple mercredi dernier. Ainsi, une école transformée en refuge pour 12'000 personnes a encore une fois subie une attaque qui a fait de nombreuses victimes, parmi lesquelles six membres du personnel de l'UNRWA, dont nous présentons nos sincères condoléances aux proches. L’établissement de garanties de protection et de sécurité fiables pour le personnel humanitaire est une obligation. Ce Conseil l’a réaffirmé en adoptant la résolution 2730.
La Suisse rappelle que le droit international humanitaire interdit à toute partie au conflit d’utiliser la présence de civils ou de personnes hors de combat dans le but de mettre à l’abri un objectif militaire d'une attaque. Cependant, même si cette règle est violée, cela ne suspend en rien l'obligation de l’autre partie au conflit de se conformer strictement au droit international humanitaire dans la conduite des hostilités. Les biens civils, y compris les écoles et les lieux de culte, sont protégés par le droit international humanitaire.
Troisièmement, nous saluons la mise en œuvre de la campagne de vaccination contre la polio, que la Suisse a soutenue avec un financement d’un million de francs suisses. Cette campagne a montré ce que les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires sont en mesure d’accomplir si les parties au conflit respectent leur obligation de garantir un accès sûr et sans entrave. Ce n’est pourtant pas assez. Nous l’avons répété à maintes reprises et ce Conseil l’a décidé : il faut un cessez-le-feu immédiat.
Monsieur le Président,
Malgré les efforts conséquents de la Sous-secrétaire générale et de son équipe, la réouverture de tous les points de passages est nécessaire face à l'immensité des besoins. La reconstruction que les membres du Conseil avaient envisagée il y a 9 mois avec la 2720 nécessite en plus d’un cessez-le-feu immédiat, la perspective d’un processus de paix.
Le respect du droit international et des résolutions de ce Conseil est de plus aussi une condition sine qua non pour la désescalade, y inclus la désescalade régionale, et un premier pas vers la mise en place d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Nous réitérons notre soutien ferme à la solution négociée à deux États, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, et vivant côte à côte en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
Je vous remercie.