Monsieur le Président,
Je remercie la Secrétaire générale adjointe Rosemary DiCarlo pour son évaluation sobre de la situation, et je salue la participation des Vices ministres des affaires étrangères de l’Ukraine, S.E. Mme Emine Dzhaparova, et de la Pologne, S.E Mr Wojciech Gerwel, à cette réunion, ainsi que les représentants et représentantes des autres délégations.
Pour les habitants et habitantes de Kyiv et bien d’autres régions ukrainiennes, cette année a commencé comme la précédente s’était terminée : par une large vague d’attaques aériennes lancées par la Russie. En parallèle, des combats acharnés se poursuivent, en particulier dans l’Est de l’Ukraine. Nos pensées vont aux personnes qui souffrent de cette guerre, où qu’ils soient dans le monde.
Monsieur le Président,
L’agression militaire de grande envergure de la Russie contre l’Ukraine constitue une violation grave du droit international et de la Charte des Nations Unies. La Suisse condamne fermement cette violation et soutient pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Nous appelons la Russie à entamer immédiatement une désescalade de la situation, à cesser toutes les opérations de combat et à retirer sans délai ses troupes de l’entier du territoire de l’Ukraine, y inclut des zones déclarées annexées. La Russie, puissance occupante, est tenue de respecter ses obligations de droit international humanitaire et les droits de l’homme. La Suisse appelle à ce que l’accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire soit garanti sur l’ensemble du territoire ukrainien, y compris dans les zones occupées par la Russie. Nous condamnons également l’implication du Bélarus dans l’agression militaire russe.
Lors d’un conflit armé, les civils paient le prix fort. Leur protection est un impératif humanitaire. La Suisse souligne que toutes les parties doivent assurer la protection de la population civile ainsi que des personnes hors de combat, et respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Or, en Ukraine, depuis février 2022, des milliers de civils sont morts ou ont été blessés. La population ukrainienne a subi et fait toujours face à des situations terrifiantes, y compris des actes qui constituent, selon la Commission d’enquête internationale indépendante sur l’Ukraine, des crimes de guerre et des violations des droits de l'homme. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, dont une grande majorité de femmes et d’enfants. Elles ont souvent été exposées à des risques élevés tels que la traite des êtres humains et les violences sexuelles.
A tout ceci s’ajoutent, ces derniers mois, les attaques russes récurrentes contre les infrastructures énergétiques en Ukraine. Sans électricité, le fonctionnement de services essentiels tels que les hôpitaux et les systèmes d’approvisionnement en eau est entravé.
Face à ces constats, je réitère aujourd’hui l’appel de la Suisse à cesser toute attaque contre les civils et les personnes hors de combat, contre des biens civils et contre des infrastructures essentielles.
Il faut faire un pas en avant vers des solutions pacifiques, justes et durables. Cela implique un engagement pour des solutions diplomatiques, l’avancement du processus de reconstruction, des actions pour la reddition de comptes et les droits des victimes ainsi qu’un redoublement d’effort pour la sûreté et la sécurité nucléaire. Nous ne devons pas oublier que cette guerre a des conséquences bien au-delà du continent européen. Le fardeau d’une alimentation plus chère, de l’approvisionnement énergétique incertain et de la menace d’un incident nucléaire pèse sur le monde entier. Nous partageons la conviction du Secrétaire général : « Ce n’est pas le moment de rester à l’écart, c’est le moment de faire preuve de résolution, de détermination et – oui – même d’espoir.» La Suisse soutient, y inclus en tant qu’Etat-hôte à Genève, les bons offices du Secrétaire général et son engagement sans faille pour la paix.
Nous continuerons à apporter une aide humanitaire en Ukraine, par exemple en fournissant des appareils de chauffage mobiles. Nous soutenons la justice pour les victimes, notamment en promouvant la documentation et l’enquête de crimes commis à leur encontre. Et nous nous engageons en faveur d’un processus de reconstruction participatif et transparent sous l’égide de l’Ukraine, comme le prévoient les principes de Lugano.
Monsieur le Président,
L’année passée, la guerre est revenue de plein fouet en Europe. En tant que membres de ce Conseil, il nous incombe de tout mettre en œuvre pour que cette année soit placée sous le signe d’une paix juste, conforme au droit international, en Ukraine et ailleurs dans le monde.
Je vous remercie.