Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Je remercie la Haute représentante aux Affaires de désarmement, Madame Nakamitsu, pour sa présentation.
Nous prenons également note de la présentation de Monsieur Nidal Shikhani, Directeur Général du Chemical Violations Documentation Center of Syria.
Le 5 janvier 2023 la Suisse prenait part à sa première réunion au sein de ce Conseil, qui portait sur les armes chimiques en Syrie. Depuis lors, tout au long de son mandat, la Suisse a insisté de manière constante sur trois priorités spécifiques dans ce dossier.
Première priorité : la Suisse a toujours appelé à la coopération entre le gouvernement syrien et l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC). Nous avons encouragé la tenue de séries de consultations entre l’Equipe d’évaluation des déclarations (DAT) et le gouvernement syrien.
À cet égard, lors de notre précédente déclaration, nous avions exprimé nos attentes à la suite de la visite en Syrie de la DAT mi-septembre, dont les conclusions doivent encore être communiquées.
Il est toutefois très regrettable et préoccupant pour la Suisse que le dernier rapport mensuel du Secrétaire Général fasse encore état de 19 questions non-résolues. À notre entrée au Conseil en janvier 2023, ce même rapport en évoquait 20. Le manque flagrant de progrès est d’autant plus inacceptable que ces points concernent des quantités potentiellement importantes de munitions et d’agents chimiques dont la production n’a jamais été déclarée, et dont la destruction n’a jamais pu être formellement attestée, par l’OIAC.
Des réponses vérifiables et scientifiquement plausibles doivent être fournies par la Syrie afin qu’elle retrouve ses droits et privilèges en tant qu’Etat partie à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) et remplisse ses obligations vis-à-vis des résolutions de ce Conseil. Tant que ces réponses ne seront pas fournies, la Syrie sera en violation de ses obligations au titre de la CIAC et des résolutions de ce conseil.
Monsieur le Président,
La Résolution 2118 stipule que « les personnes responsables de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie doivent répondre de leurs actes ». Ainsi, afin de garantir le respect de cette disposition et du droit international, la lutte contre l’impunité a constitué la seconde priorité de la Suisse durant sa présence au Conseil. Ceux qui fabriquent, détiennent, voire emploient de telles armes ne doivent pas rester impunis.
Dans cet esprit, nous tenons encore une fois à saluer la coopération formelle entre l’OIAC et le Mécanisme international, impartial et indépendant pour la Syrie, et espérons que leur collaboration se poursuivra sur cette voie.
Enfin, troisième priorité : la Suisse n’a cessé de réitérer son soutien et sa confiance en l’OIAC ainsi que dans toutes ses missions, en soulignant leur professionnalisme et leur intégrité. Nous nous félicitons à cet égard de la tenue de la 29ème session de la Conférence des Etats-Parties qui a eu lieu fin novembre à la Haye, lors de laquelle la Suisse a rejeté toute tentative de discréditer le travail de l’OIAC.
A ce propos, nous avions soutenu les conclusions de l’équipe d’identification et d’enquête de l’OIAC (IIT) début 2023, qui postulaient qu’il « existait des motifs raisonnables de croire » que les auteurs de l’attaque à Douma en avril 2018 faisaient partie de l’armée de l’air syrienne. Nous avions également soutenu les conclusions de mars 2024 relatant une attaque aux armes chimiques menée par l’organisation « Etat islamique » à Marea en 2015.
Madame la Présidente,
En guise de conclusion, la fin du mandat de la Suisse au Conseil de Sécurité ne signifie pas son désengagement sur la question des armes chimiques en Syrie et au-delà, bien au contraire. La Suisse continuera d’appeler au renforcement du multilatéralisme en la matière, et d’apporter son soutien à toute initiative internationale œuvrant contre l’emploi ou la prolifération d’armes chimiques en toutes circonstances.
Cinq jours après la journée de commémoration de toutes les victimes de la guerre chimique, ce Conseil et la communauté internationale doivent parler d'une seule voix et réaffirmer leur engagement envers la Convention sur les armes chimiques, pour mettre fin à l'impunité et mettre en œuvre le Pacte pour l'avenir en faveur d'un monde exempt de ces armes.
Je vous remercie.