Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le président,
Je remercie le Dr. Tedros, Directeur-général de l’OMS ainsi que Monsieur Conrad de leurs contributions détaillées.
La Suisse salue que le Conseil de sécurité se penche à nouveau sur le thème important de la cybersécurité. Les menaces dans le cyberespace, en particulier celles émanant d'acteurs étatiques ou tolérées par des États, peuvent menacer la paix et la sécurité internationales, comme le reconnaît le Pacte pour l'avenir.
Les nombreuses opportunités que nous offrent les développements dans le domaine des technologies de l'information et de la communication sont incontestables.
La diversité des dangers et des acteurs étatiques et non étatiques qui exploitent les vulnérabilités des systèmes pour mener des cyberactions malveillantes est tout aussi connue.
Parmi eux, les attaques par rançongiciels contre le système de santé sont une tendance extrêmement inquiétante qui s'accroît globalement depuis 2020.
La numérisation du système de santé permet de grands progrès au profit de la population, sa cyber-infrastructure devient de plus en plus complexe et donc plus coûteuse à sécuriser. La nécessité de rester opérationnel en tout temps accroît la pression tant sur les prestataires de soins eux-mêmes que sur les organismes publics. De telles attaques sont donc un moyen particulièrement perfide de viser l'infrastructure critique et la souveraineté d'un État. Des rapports récents faisant état d'une collaboration entre un groupe parrainé par la République Populaire Démocratique de Corée et le réseau de ransomwares Play soulèvent de sérieuses inquiétudes en matière de sécurité, car cela pourrait conduire à des attaques plus répandues et plus dommageables à l'échelle mondiale.
Permettez-moi de souligner trois aspects :
Premièrement, nous réitérons que le droit international, notamment la Charte des Nations unies, les conventions internationales sur les droits de l'homme et, en cas de conflit armé, le droit international humanitaire, s'applique et doit être respecté aussi dans le cyberespace.
En particulier, le principe de diligence raisonnable, qui s'est développé sur une longue période et qui, selon la Suisse fait partie du droit international coutumier, appelle tous les États à ne pas permettre sciemment que leur territoire soit utilisé pour des actions contraires aux droits d'autres États. Cela s’applique au monde physique comme au cyberespace. Les États sont invités à faire preuve de la diligence requise pour empêcher les groupes criminels d’utiliser leur infrastructure TIC et à coopérer aux niveaux national et international pour entraver les activités de ces groupes. Ce principe est par ailleurs reconnu dans le Cadre normatif en faveur d’un comportement responsable des États dans le cyberespace, adopté par consensus. Ces normes exigent en outre des États de ne pas mener ou soutenir sciemment des opérations cyber contre les infrastructures critiques, telles que les services de santé.
Deuxièmement, la répression des groupes criminels actifs dans le cyberespace est importante ; des actions de police récentes ont eu un effet considérable sur ces groupes. Mais la répression ne suffit pas à faire disparaître le phénomène. Les États doivent agir et prendre des mesures adéquates pour prévenir des attaques contre leurs infrastructures critiques. Nous attachons une importance tout particulière à renforcer la résilience et le dispositif sécuritaire du secteur des soins dans le domaine de la cybersécurité
Troisièmement, dans ce contexte souvent transnational, nous ne pouvons réussir qu’ensemble. La coopération internationale et le renforcement des capacités dans tous les États doivent être encouragés afin d'accroître la résilience et la sécurité du cyber-écosystème mondial. L'initiative Counter Ransomware, dont la Suisse fait partie, est un forum important à cet égard.
En outre, les États doivent davantage respecter leurs obligations internationales en matière de demandes d'entraide judiciaire, afin de permettre des poursuites pénales là où l'auteur est identifié.
Au niveau multilatéral, je tiens à souligner l'importance du « Groupe de travail à composition non limitée sur les progrès de l’informatique et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale». L’année prochaine, il sera important que le Groupe puisse recommander la création d’un mécanisme unique au sein de l’Assemblée générale pour continuer les travaux en s'appuyant sur l’acquis de ces dernières années.
Madame la Présidente,
« Gérer l’incertitude et renforcer l’humanité » était le thème posé par la 34ème Conférence internationale du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. L’une des résolutions adoptées dans ce cadre, a souligné l’importance du droit international humanitaire pour protéger la population civile et les biens civils dans le contexte des conflits armés dans l'univers numérique.
Le Conseil de sécurité, pour sa part, a également un rôle à jouer. Il doit promouvoir le respect du droit international et la mise en œuvre du Cadre normatif en faveur d’un comportement responsable des États dans le cyberespace, afin que nos populations puissent bénéficier des vastes opportunités offertes par celui-ci, notamment dans le domaine de la santé.
Je vous remercie.