Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Madame la Présidente,
Je voudrais également remercier le Sous-Secrétaire général Khaled Khiari de son exposé et de la coopération pendant les deux dernières années. Nous avons également pris bonne note de l’intervention de Monsieur Michael Knights.
Madame la Présidente,
L’escalade des violences dont nous avons été témoins ces derniers jours doit impérativement cesser. La cadence des attaques de drones et missiles des Houthis contre Israël a drastiquement augmenté. L’une ayant, nous l’avons entendu, détruit un bâtiment d’une école à Ramat Gan, et une autre ayant touché une aire de jeux dans un quartier résidentiel de Jaffa. Elle a fait plusieurs blessés. Les frappes aériennes d’Israël – notamment sur l’aéroport civil de Sanaa, l’infrastructure portuaire et énergétique d’Hodeïda, de Salif d’Hezyaz et de Ras Kanatib, ainsi que sur l’infrastructure pétrolière de Ras Issa – ont de leur côté fait plusieurs morts et blessés, y inclus un membre de l'équipage de l'UNHAS. Heureusement que la délégation autour du directeur général de l’OMS, qui se trouvait également à l'aéroport, s’en est sortie saine et sauve. Le droit international oblige à protéger le personnel humanitaire et onusien, comme le rappelle la résolution 2730. Toutes et tous n’ont pas eu la chance d’échapper au danger ces dernières semaines. Nos pensées vont aux victimes et à leurs familles. La Suisse condamne fermement cette spirale de violence. Les récentes déclarations d’un côté et de l’autre de la mer Rouge, qui expriment une logique guerrière et vengeresse, sont extrêmement inquiétantes. La Suisse appelle toutes les parties à respecter le droit international et à faire le choix de la retenue.
Une nouvelle escalade régionale peut et doit être évitée. L’ordre international nous donne les outils nécessaires pour prévenir une aggravation de la crise et protéger les populations. Je voudrais en souligner trois qui sont d'une importance cruciale.
Premièrement, la Suisse appelle au plus strict respect du droit international. Les règles de la Charte des Nations Unies nous offrent un cadre clair. L’usage de la force doit être strictement limité à l’exercice nécessaire et proportionnel de la légitime défense. Lors d’un conflit armé, les principes clés de distinction, de proportionnalité et de précaution doivent guider toutes les actions militaires. La population et les infrastructures civiles sont protégées et ne doivent jamais être prises pour cibles. Ces principes ne sont pas des abstractions – mais des obligations juridiques. Au Yémen, ils prennent un sens particulièrement concret et urgent. La situation économique, alimentaire et sanitaire dans ce pays est catastrophique. Les infrastructures portuaires, aériennes et énergétiques, déjà fragilisées par des années de conflit, sont des piliers indispensables pour la survie de millions de civils. Les attaques qui compromettent ces infrastructures mettent leurs vies en danger et creusent encore davantage le gouffre humanitaire. Ces attaques mettent aussi en danger le personnel humanitaire et leurs activités d’importance vitale. Je répète que le droit international impose la protection du personnel humanitaire et onusien, y compris le personnel recruté sur les plans national et local, tel que réaffirmé par la résolution 2730. Nous appelons à la libération immédiate et sans condition du personnel humanitaire et onusien encore détenu à Sanaa. En Israël, la population civile ne doit pas faire l’objet d’attaques indiscriminées, y compris la destruction d’infrastructures civiles telles que les écoles.
Deuxièmement, l’embargo sur les armes établi par la résolution 2216 doit être respecté. Il constitue un outil essentiel pour limiter la prolifération d’armements dans une région déjà déstabilisée. Les armes, qu’elles soient introduites par des voies clandestines ou par un trafic organisé, représentent un facteur aggravant du conflit. Ce Conseil, en s’appuyant sur le travail du Comité de sanctions 2140, a pour responsabilité de veiller à l’application stricte de cet embargo. Ce comité doit considérer toute potentielle violation de l’embargo avec la diligence qu’il convient et soutenir au mieux sa mise en œuvre.
Troisièmement, la Suisse appelle à un retour au dialogue. Dans ce moment critique, il est crucial de faire le choix de la diplomatie. Seule la retenue, la désescalade, et le retour au dialogue permettra de garantir la paix et la stabilité régionale. Que ce soit en Mer Rouge, au Yémen ou au Proche-Orient, le seul chemin viable est celui d’une solution politique. La cessation des attaques au Yémen, en Israël, et en Syrie ainsi qu’un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages sont d’importance cruciale. Au Yémen, une solution politique inclusive, dirigée par les yéménites, sous l’égide des Nations Unies reste la meilleure solution pour mettre fin à la dynamique de violence qui déchire le pays depuis plusieurs années. La situation régionale ne doit être instrumentalisée par aucune des parties pour des gains politiques à court terme. Les parties prenantes et celles pouvant exercer une influence sur ces dernières, doivent s’abstenir de toute rhétorique ou action qui pourrait exacerber les tensions.
Madame la Présidente,
Les événements de ces derniers jours nous préoccupent profondément. Ce Conseil doit contribuer de toute urgence à une solution diplomatique et parler d'une seule voix pour éviter un nouveau chapitre meurtrier à l’embrasement régional dont les populations civiles continuent à payer le prix fort. Alors que le Suisse se trouve sur le départ en tant que membre élu de ce Conseil, elle continuera à s’investir pour le respect du droit international et pour la protection des civils, partout et à tout moment. Nous compterons sur les membres du Conseil de sécurité pour en faire de même.
Et comme c’est probablement notre dernière séance, je voudrais également remercier chaleureusement tous les collègues, tous les membres de ce Conseil, SCAD et sa directrice et ses équipes, les interprètes, le personnel de sécurité, et bien entendu aussi mon équipe fantastique. Je remercie la délégation américaine pour la présidence de ce mois de décembre, et je souhaite à tous les membres du Conseil et à ce Conseil-même, l’année prochaine, un peu plus de paix et qu’il puisse contribuer à préserver les générations futures du fléau de la guerre.
Je vous remercie.