Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Je remercie le Représentant Spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et le Président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) pour leurs exposés.
La Suisse réitère son plein soutien au Représentant spécial et à UNOCA dans leurs efforts pour consolider la paix en Afrique centrale et prévenir de futurs conflits. La prévention, qui fait partie du mandat de ce Conseil, a une place importante dans le Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire général. A cet égard, nous saluons le travail de médiation du Bureau avec toutes les parties, en coordination avec les mécanismes régionaux.
Nous soulignons la bonne collaboration entre UNOCA et le Bureau pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. En unissant leurs efforts les deux bureaux amplifient leur impact et aident les pays à relever des défis communs. Nous appelons les membres de ce Conseil à soutenir le Représentant spécial pour la mise en œuvre de son mandat en adoptant une déclaration présidentielle dans les meilleurs délais.
Permettez-moi de souligner trois points :
Premièrement, des processus politiques inclusifs et transparents sont nécessaires pour une paix durable en Afrique centrale. La transition en cours au Tchad représente une occasion unique pour renforcer la gouvernance démocratique et le respect des droits humains. La Suisse prend note de la tenue d’élections présidentielles et encourage les autorités à compléter la transition par l’organisation d’élections législatives. Pour ce faire, il est nécessaire que toutes les Tchadiennes et Tchadiens, y compris l'opposition politique et les mouvements politico-militaires, soient associés. La Suisse œuvre dans ce sens en soutien aux autorités tchadiennes, à leur demande. Au Gabon également, il est crucial que les droits humains soient pris en compte dans le dialogue politique national. Celui-ci doit inclure l'opposition et la société civile. La Suisse salue la collaboration du Représentant spécial avec des parlementaires gabonaises pour promouvoir la participation des femmes à la vie politique pendant la transition et au-delà. Nous saluons les progrès réalisés dans l'extension de l'autorité de l'État en République centrafricaine, soutenus par la MINUSCA. Les élections locales inclusives à venir seront une étape déterminante pour consolider ces avancées.
Deuxièmement, la situation sécuritaire et humanitaire doit être abordée de manière régionale. Les activités des groupes armés entre le Tchad, le Soudan et la RCA contraignent les populations à se déplacer et déstabilisent la région. Le conflit au Soudan a un impact massif sur ses pays voisins et requière une réponse régionale. Nous saluons la solidarité des Etats de la région et des populations dans l'accueil des réfugiés et encourageons tous les Etats à contribuer au Plan régional de réponse en faveur des réfugiés. Au Cameroun, les attaques persistantes dans le nord-ouest et le sud-ouest suscitent également notre vive préoccupation. Comme mentionné dans le rapport, plusieurs écoles, qui je le rappelle sont protégées par le droit international humanitaire, ont été ciblées. Ces atrocités ne doivent pas rester sans réponse.
Troisièmement, nos actions doivent tenir compte du fait que le changement climatique exacerbe les menaces à la sécurité en Afrique centrale. Le changement climatique contribue à la modification des couloirs de transhumance et mène à une intensification des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Au Cameroun, par exemple, l’impact du changement climatique est palpable. Qu’elles vivent de la pêche ou de l’agriculture, des milliers de personnes sont contraintes à se déplacer au nord du pays, où les conflits locaux autour de l’eau font rage. Cela démontre la nécessité d’investir dans la prévention des conflits liés au climat afin d’atteindre une stabilité à long terme dans la région. Nous saluons la collaboration de la CEEAC, de ses Etats membres et de l’UNOCA en vue de l’adoption d’un protocole régional sur la transhumance. La Suisse collabore déjà avec les Etats de la sous-région et est prête à approfondir les discussions à ce sujet.
Monsieur le Président, le rapport du Secrétaire général témoigne à nouveau de l’importance que revêt l’UNOCA pour relever les défis dans la région. Dans la perspective des prochains échanges sur le mandat du bureau régional, nous réaffirmons notre plein soutien aux priorités stratégiques et à une nouvelle prolongation de trois ans.
Je vous remercie.