Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Je souhaite la bienvenue au Représentant Spécial du Secrétaire général, M. Leonardo Santos Simão, et je le remercie de son intervention, mais aussi du travail précieux de son office. Bien entendu, je remercie aussi Mme Lori-Anne Théroux-Bénoni de son intervention et des informations précieuses.
Les signes de renforcement continu de la gouvernance démocratique et les avancées positives dans le domaine de la justice transitionnelle dans certains pays de la région – et mon collègue de Sierra Leone vient d’en mentionner quelques-uns – sont encourageants. Le briefing d'aujourd'hui souligne toutefois que la situation sécuritaire – en particulier au Sahel – reste préoccupante. De plus, les besoins humanitaires ne cessent d’augmenter. Au niveau politique, certains processus de transition vers un retour à l’ordre constitutionnel n’avancent pas comme prévu et nous avons fait face à un nouveau coup d’état et à plusieurs tentatives en 2023.
Selon la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a pour mandat de prendre des mesures pour prévenir et résoudre les menaces à la paix. La prévention est le moyen le plus efficace pour éviter de nouveaux conflits et l’escalade des crises existantes. C'est pourquoi le Secrétaire général met un accent sur la prévention dans son Nouvel Agenda pour la Paix. Compte tenu de l’importance de la stabilité et de la prospérité en Afrique de l’ouest et au Sahel, plusieurs domaines nécessitent une action préventive urgente de la communauté internationale, pour justement prévenir une autre décennie perdue, et plutôt en faire une décennie d’opportunité.
Premièrement, en matière de gouvernance, notamment par le biais d'élections inclusives : Un grand nombre d'élections ont eu lieu en Afrique de l'Ouest en 2023, dont la plupart se sont déroulées pacifiquement. Au Nigeria, la Suisse a soutenu des partenaires nationaux afin de réduire la violence électorale pendant les campagnes et lors des élections et de permettre ainsi une issue pacifique. Nous saluons également les progrès en matière de représentation des femmes dans des organes politiques suite aux élections en Côte d’Ivoire et au Sierra Leone. Nous appuyons l'appel du Secrétaire général à promouvoir et mettre en œuvre des législations sur l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes. Nous nous félicitons en outre qu’UNOWAS soutienne le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et le Togo en amont de leurs élections prévues cette année. Ce travail important comprend le renforcement des institutions, de la promotion de la gouvernance démocratique ainsi que des processus et cycles électoraux dans leur ensemble.
Deuxièmement, la situation sécuritaire reste fragile dans certaines régions, avec des attaques récurrentes à l’encontre de la population civile par des groupes armés djihadistes. Avec le retrait de la MINUSMA et la fin du G5 Sahel, le Conseil de sécurité doit prêter davantage attention à la région. Ce n'est pas le moment de se désengager. Il est crucial de mieux combiner les engagements multinationaux, régionaux et bilatéraux afin d'atténuer le risque d’une crise régionale aggravée. Ceci notamment en étroite collaboration avec l’Union Africaine et les organisations sous-régionales.
Troisièmement, nous restons confrontés à une crise humanitaire exacerbée par l’instabilité, les conflits, les déplacements forcés et le changement climatique. L'augmentation constante des besoins humanitaires couplée à la diminution des ressources et des défis d’accès, souvent dû à l’insécurité, impactent la population. Selon le rapport du Secrétaire général, plus de 26 millions de personnes au Sahel nécessitent une assistance vitale, mais seulement 36% du plan de réponse humanitaire est financé. La Suisse a contribué au plan, en répondant par exemple aux besoins alimentaires et nutritionnels de plus d'un million de personnes au Mali en 2023.
Enfin, le changement climatique et ses conséquences sur la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel sont une réalité qu’on ne peut ignorer. La région en pâtit de manière disproportionnée. La Suisse – comme soulevé durant le stake in qui a précédé ce briefing – salue les progrès effectués par UNOWAS dans la mise en œuvre de l'Appel à l'action de Dakar. L’analyse continue des risques liés à la sécurité climatique et une meilleure compréhension du lien entre climat, paix et sécurité doivent être partie intégrante des mesures vers une paix durable. Ceci notamment afin de soutenir les pays les plus vulnérables à s’adapter aux effets du changement climatique.
Monsieur le Président,
Le Conseil de sécurité doit prendre au sérieux sa responsabilité d'agir de manière préventive. Il doit soutenir les Nations Unies de manière efficace dans l’application de l’ensemble des outils diplomatiques, humanitaires, de développement durable et de consolidation de la paix.
En tant que co-porte-plume avec la Sierra Leone, la Suisse renforcera ses efforts en vue d’une déclaration présidentielle afin de souligner l’intérêt fort du Conseil pour cette région. A travers cette initiative, nous souhaitons réitérer notre appui commun au travail important d’UNOWAS dans tous les domaines de son mandat.
Je vous remercie.