Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Merci, Monsieur le Président,
Je voudrais également remercier l’Envoyé spécial Hans Grundberg et la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence Joyce Msuya, non seulement de leurs exposés mais de leur grand engagement.
« C'est notre sanctuaire - j'éprouve désormais un sentiment de soulagement » nous confiait en 2023 Aziza, 60 ans, après avoir réparé sa maison à Aden, grâce au soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. En 2024 malheureusement, de tels témoignages risquent de se faire rares.
Nous l’avons entendu, au niveau politique, la situation au Yémen et dans la région devient de plus en plus volatile. La plus grande retenue est de mise. Nous nous sommes tous exprimés hier dans le cadre de la réunion d’urgence.
Aujourd’hui, j’aimerais au nom de la Suisse, réitérer l’appel du Conseil fait dans sa résolution 2739 : nous exhortons toutes les parties au conflit à redoubler leurs efforts diplomatiques et à privilégier le dialogue à la violence. En parallèle, les progrès réalisés lors des discussions engagées sous les auspices des Nations Unies doivent être préservés. Sinon, le risque de retour à la violence est très important.
À ce titre, nous saluons l’engagement des parties pour trouver un accord permettant aux banques de continuer à fonctionner ainsi que la décision de principe d’une augmentation du trafic aérien. Et nous remercions aussi l’engagement du Royaume d’Arabie Saoudite. Cet accord doit être un pas important vers la création d’un climat de confiance, nécessaire pour donner un nouvel élan aux pourparlers entamés par l’Envoyé spécial.
Au niveau humanitaire, nous l’avons entendu aussi, la situation reste extrêmement préoccupante. Les déplacements prolongés, la crise économique aggravée par les mesures de rétorsion économique des parties, la destruction des infrastructures civiles, ou encore l’effondrement des services de base entrainent une crise humanitaire aux multiples facettes, notamment marquée par une insécurité alimentaire et malnutrition croissante. La moitié de la population yéménite, soit plus de 18 millions de personnes, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Des chiffres récents montrent que 58% des ménages yéménites ne mangent pas à leur faim, un niveau jusqu’ici sans précédent, et la proportion de retard de croissance parmi les enfants est parmi les plus élevées dans le monde. Des familles sont obligées de choisir entre nourrir ou éduquer leurs enfants. Le décrochage scolaire, les mariages précoces et le recrutement des enfants soldats alimentent la crise de demain.
Le travail des acteurs et actrices humanitaires au Yémen est clé pour casser cette spirale. Celui-ci est pourtant mis sous pression sur de nombreux fronts. D’une part, et nous l’avons entendu aussi, la sécurité des acteurs et actrices humanitaires n’est pas garantie. La Suisse condamne fermement la détention prolongée et arbitraire par les Houthis de membres du personnel humanitaire et onusien depuis maintenant deux mois. Nous réitérons notre appel à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues. Comme le rappelle la résolution 2730, le personnel humanitaire est notamment protégé par le droit international humanitaire. D’autre part, le travail des acteurs et actrices humanitaires est aussi mis en difficulté, notamment au Sud du pays, en raison de restrictions d’accès et d’autres mesures bureaucratiques. La Suisse exhorte toutes les parties à garantir un accès humanitaire rapide et sans entrave à la population civile dans le besoin.
Monsieur le Président,
Le soulagement d’Aziza ne doit pas être un simple sursis. Nous devons toutes et tous nous engager pour qu’il se pérennise. Ce Conseil doit rester mobilisé et soutenir l’Envoyé spécial dans ses efforts pour obtenir un accord entre les parties au conflit. La Suisse continuera à s’engager en ce sens.
Je vous remercie.