Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Je vais maintenant faire une déclaration en ma qualité de représentante de la Suisse.
Je voudrais, comme mes collègues, remercier l’Envoyé spécial Hans Grundberg, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires ad interim Joyce Msuya et l’économiste Najat Jumaan de leurs interventions. Je salue aussi la participation du Représentant permanent du Yémen.
Si la paix n’a pas de prix, la guerre, elle par contre, a un coût. Au Yémen, le PIB s’est effondré de moitié en dix ans de conflit. Destruction des infrastructures, fuite des cerveaux et des capitaux, impact sur la circulation des personnes et des marchandises, division des institutions économiques, instauration d'une économie de guerre et mesures de rétorsions économiques : comme l’a souligné la professeure Madame Najat Jumaan, les répercussions du conflit sur l’économie se manifestent sous de multiples formes. Et, un constat demeure. C’est la population civile qui en fait les frais.
Aujourd'hui, les Yéménites sont confrontés à une situation économique et humanitaire extrêmement difficile. Quatre Yéménites sur cinq vivent dans la pauvreté. Plus de 18 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire pour répondre aux besoins de base tels que l’accès aux soins ou à la nourriture. La prolongation du conflit dans le domaine économique perturbe l’approvisionnement et le transport des marchandises, générant une dynamique inflationniste artificielle. Cette situation exacerbe l'insécurité alimentaire, déjà alarmante, avec 64% de la population n’ayant pas accès à une nourriture suffisante. Malgré ces besoins aigus, les acteurs et actrices humanitaires doivent opérer dans un environnement difficile. Nous restons très préoccupés par la détention arbitraire d’une partie du personnel humanitaire et onusien. Le lancement de procédures pénales à leur encontre, dont font état certains rapports, est un développement inquiétant. La Suisse réitère l’appel de l’ONU, déjà entendu plusieurs fois aujourd’hui et de manière constante ces derniers mois : le personnel humanitaire et onusien détenu doit être libéré immédiatement, et sans condition. De plus, l’accès humanitaire sûr et sans entraves doit être garantis sur l’ensemble du territoire.
Comme l’a justement constaté Madame Najat Jumaan, dans cette situation déjà précaire, le Yémen ne peut pas se permettre d'être entraîné dans une guerre régionale. A ce titre, les différentes frappes rapportées ces dernières semaines nous préoccupent profondément. Nous condamnons cette escalade de violence. Le droit international, y compris le droit international humanitaire, en particulier les principes de proportionnalité de distinction et de précaution, doivent impérativement être respectés par toutes les parties. Les infrastructures civiles ne doivent pas être prises pour cibles. A ce titre, nous souhaitons rappeler l’importance du port de Hodeïda, qui reste le point d’entrée principal de l’aide humanitaire pour une grande partie du Yémen. Nous exhortons toutes les parties à renoncer à toute escalade. Le dialogue est la seule option.
Nous l’avons entendu : seule une solution politique permettra de soulager la population yéménite de l’impact économique et humanitaire du conflit. La Suisse appelle toutes les parties avec de l’influence, y inclus au sein de ce Conseil, à s’engager en faveur d’une telle solution et au respect des droits humains au Yémen. À ce titre, la Suisse relève le travail inlassable de l’envoyé spécial Hans Grundberg et de son équipe. Nous lui réitérons notre plein soutien. Nous saluons aussi ses efforts pour la mise en œuvre de l'accord sur le secteur économique conclu en juillet dernier, dont nous appelons au plein respect.
La Suisse se félicite de l’unité du Conseil en faveur d’un processus de paix au Yémen sous l’égide de l’envoyé spécial qui a prévalu depuis le début du conflit. Nous nous devons de continuer notre engagement sans faille dans ce sens. Rien n'est, en effet, plus précieux que la paix.
Je vous remercie.