Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Je remercie le Brésil pour l'organisation de ce débat ainsi que les intervenantes et intervenants pour leurs contributions.
Afin de passer de la théorie à la pratique en matière de participation des femmes à la paix et à la sécurité internationales, il est essentiel de parler avec les femmes directement concernées. Nombres de contextes à l’agenda de ce Conseil témoignent de l’importante contribution des femmes à la prévention des conflits ainsi qu’à la recherche d’une paix durable.
Les représentantes de la société civile apportent une perspective clé aux travaux de ce Conseil. En souscrivant aux engagements communs « Femmes, Paix et Sécurité », la Suisse s'est engagée à amplifier leur voix et à donner suite à leurs recommandations. Celles-ci doivent prendre une place majeure dans nos délibérations et dans la mise en œuvre de nos décisions. Je vais me faire l’écho de deux femmes qui ont partagé leurs priorités dans cette enceinte sous la présidence de la Suisse :
Premièrement, Mme Yasmeen Al-Eryani avait mis l’accent sur un espace civique accessible à toutes et à tous. Dans ses mots : "Avec l'érosion générale de l'espace civique, le Yémen a été témoin d'un recul sans précédent des libertés durement acquises par les femmes. Cela comprend le droit des femmes à participer au marché du travail et à jouer un rôle vital dans la revitalisation de l'économie. Il s'agit également de la liberté d'agir en tant que décideuses politiques sans limiter leur rôle à une participation représentative, du droit de s'organiser et de façonner les espaces civiques sans subir de menaces, du droit à une éducation de qualité et à s'épanouir, de jouir de la liberté de mouvement et d'être visiblement présentes dans tous les aspects de la vie publique. Ces droits fondamentaux ne doivent pas être utilisés comme un outil d'influence et ne doivent jamais être négociés. "
Deuxièmement, la participation des femmes est indispensable à la création d’une paix durable. La Suisse en est convaincue et soutient l’engagement des femmes pour la prévention des conflits et pour la cohésion sociale. Des progrès sont également nécessaires au niveau multilatéral. Mme Aïchatou Mounkaïla, présidente du Réseau des organisations dirigées par des femmes du bassin du lac Tchad, a interpelé le Conseil comme suit : "Je demande instamment au Conseil de mettre l'accent sur la participation pleine, égale et significative et sur le leadership des femmes et des filles dans les réponses humanitaires, ainsi que dans les dialogues communautaires, la consolidation de la paix et les processus de négociation de la paix à tous les niveaux".
De plus, les mécanismes institutionnels de participation des femmes doivent s'attaquer aux obstacles spécifiques auxquels sont confrontés les groupes historiquement marginalisés. Nigeria Renteria et Genith Quitiaquez l’ont souligné la semaine dernière lors d'un événement organisé par la Colombie et la Suisse sur le premier plan d'action 1325 colombien.
Le constat est clair : sans protection et prévention de la violence et des violations de leurs droits humains et du droit international humanitaire, les femmes ne peuvent pas participer pleinement et sur un pied d'égalité à la vie politique, sociale ou économique en temps de conflit comme de paix.
Les violations les plus flagrantes se produisent chaque jour en Afghanistan, État partie à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, où les Talibans ont institutionnalisé une discrimination et une persécution systématiques fondées sur le sexe.
Chaque État a la responsabilité de prévenir les violations des droits des femmes et des filles, également dans l’espace digital. Les droits humains sont des droits inaliénables auxquels toute personne peut prétendre, sans discrimination et indépendamment d’une appartenance à une minorité nationale, éthique, religieuse ou linguistique.
Monsieur le Président,
Près d'un quart de siècle après l'adoption de la résolution 1325, la participation pleine, égale et significative des femmes à la consolidation de la paix ne devrait plus faire objet de débat. Toutefois, la réalité montre que nous sommes encore loin de cet objectif.
« Nous ne sommes pas là pour demander, mais pour exiger », disait en 1969 Emilie Liebherr, une militante suisse pour le droit de vote des femmes. Cela s’applique aussi pour leur droit de participation aux processus concernant la paix et la sécurité internationales. En ce sens, il est impératif que nos délibérations et décisions soient guidées par les recommandations des femmes qui s’engagent avec ce Conseil et avec les Nations unies.
Je vous remercie.