Monsieur le Président,

La Suisse remercie les organisateurs pour cette réunion ainsi que les intervenants et intervenantes, surtout celles et ceux issus de la société civile syrienne, de leurs contributions.

Il y a près de dix ans, la Suisse, avec près de 60 États, a lancé les appels à déférer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale. Le message reste pertinent: il ne doit pas y avoir d'impunité pour les crimes internationaux commis en Syrie.

Assurer la conformité avec le droit international et les responsabilités de toutes les parties au conflit restent des priorités pour la Suisse. La reddition des comptes doit servir en premier lieu les victimes, les survivants et survivantes et leurs familles. À cet égard, j'aimerais souligner trois points :

Premièrement, la société civile syrienne est un acteur clé sur la voie de la justice et la reddition des comptes. Beaucoup risquent leur vie en documentant les violations et en aidant les victimes. Leurs voix doivent être entendues, y compris dans des formats comme celui d'aujourd'hui. Un groupe de victimes et survivants syriens a récemment exprimé sa vision de la justice. Celle-ci dit : « la responsabilité pénale est un élément crucial de notre vision de la justice à long terme. Pour garantir cette responsabilité, il faut agir immédiatement et à l'avenir ». En effet, si une justice compréhensive est encore lointaine, les bases doivent être jetées aujourd'hui.

Cela m'amène à mon second point : la coopération entre le Mécanisme international pour la Syrie (IIIM), les ONG syriennes et les procureurs nationaux commence à porter ses fruits. Plusieurs procès pénaux pour des violations graves du droit international ont été lancés et certains conclus. Avec les Pays-Bas, la Suisse a contribué à ces importantes étapes grâce au "processus de Lausanne" encourageant la coopération entre le IIIM et les ONG syriennes. Les résultats sont un début encourageant. Il faut aller encore beaucoup plus loin.

Par conséquent, et c'est mon troisième point, ceux et celles qui luttent pour la justice et la reddition des comptes ont besoin du soutien durable de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité a un rôle clé à jouer. Cela vaut pour les efforts en faveur de la reddition des comptes, mais aussi pour d'autres questions importantes en matière de justice et humanitaires. Il faut ainsi faire davantage pour réaliser le droit des Syriennes et Syriens de connaitre le sort de leurs proches disparus et détenus.

Monsieur le Président,

La paix et la justice étant interdépendantes, nous devons aussi assurer un avenir pacifique pour la Syrie. La Suisse continue de soutenir le processus de paix de l'ONU, y compris en accueillant les pourparlers de paix à Genève et en renforçant la participation de la société civile. Seule une solution négociée saura mettre fin au conflit en Syrie et garantir les droits de tous les Syriennes et Syriens.

Je vous remercie.