Monsieur le Président,

Je vous remercie pour l’organisation de cette réunion ainsi que les intervenants pour leurs contributions.

L’ancien président de la Confédération suisse, M. Joseph Deiss, dans sa fonction de Président de l’Assemblée générale, avait souligné le rôle des organisations régionales comme « des plateformes pour forger un consensus sur les questions mondiales au niveau continental ou régional ». Depuis, elles ont à maintes reprises réaffirmé leur importance dans le domaine de la prévention des conflits et du maintien de la paix.

Permettez-moi de souligner trois priorités d’action:

Premièrement, le Cadre commun ONU-Union africaine pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité, y inclus les consultations annuelles entre les deux conseils, est une « best practice » d’une approche conjointe qui favorise une coopération plus étroite. À cet égard, la Suisse soutient depuis 2015 le Séminaire de Haut Niveau sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Celui-ci est devenu aujourd’hui une plateforme de concertation entre les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU et ceux du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine. Des échanges plus réguliers entre les deux conseils, mais aussi des briefings plus fréquents de représentants d'organisations régionales faciliteraient davantage la compréhension mutuelle. Une coopération plus étroite doit également être recherchée au niveau des Envoyés spéciaux. La Suisse appelle par exemple à une coopération étroite entre les Envoyés spéciaux de l’ASEAN et de l’ONU afin de promouvoir la paix au Myanmar.

Deuxièmement, il convient de renforcer la capacité d’action des organisations régionales. La Suisse soutient l’architecture africaine de paix et de sécurité, notamment en soutenant les centres de formation au maintien de la paix au Ghana, au Mali et au Kenya qui forment chaque année des centaines de civils, de policiers et de militaires. Le renforcement des organisations régionales dépend également de la volonté politique de leurs membres à respecter leurs obligations et à collaborer pleinement avec les organisations régionales. La Suisse regrette profondément que l’OSCE, principal acteur multilatéral en Ukraine depuis 2014, ne puisse plus assurer sa présence sur le terrain à la suite de l’agression militaire russe.

Troisièmement, le maintien de la paix nécessite une approche globale et coordonnée. Dans son rôle de co-présidente, avec l'Afrique du Sud du réseau des points focaux « Femmes, paix et sécurité », la Suisse a mis en œuvre cette approche en veillant à l’inclusion des organisations régionales, telles que FEMWISE, dans les discussions. Le mécanisme de sécurité climatique onusien devrait également engager d’avantage les organisations régionales désireuses de s'attaquer au changement climatique qui constitue une menace importante pour la paix et la stabilité.

Pour conclure, en tant que membre du Conseil de sécurité, la Suisse continuera à bâtir des ponts entre le Conseil et les organisations régionales afin qu’elles puissent prévenir les conflits et contribuer à une paix durable.

Je vous remercie.