Monsieur le Président,

Je remercie les organisateurs de cette réunion et les intervenantes et intervenants pour leurs remarques.

Le Conseil de sécurité est saisi de nombreux contextes où la technologie moderne peut faire une différence. Comment pouvons-nous maximiser le potentiel de ces technologies tout en atténuant leurs risques ?

Premièrement : Les nouvelles technologies peuvent aider à détecter des crises, à sécuriser les forces de maintien de la paix, à rendre les opérations de paix plus performantes et l'action humanitaire plus efficace. Imaginez que vos proches aient disparu, à la suite d'un tremblement de terre ou d'une frappe aérienne. Une entreprise suisse a développé le premier drone de recherche et de sauvetage résistant aux collisions. Ce drone permet de rechercher des victimes dans des endroits difficiles d'accès et de planifier leur sauvetage. Mais les technologies peuvent aussi faire l'objet d'abus. Elles reposent souvent sur la collecte de données et leur usage abusif peut être dangereux. La Suisse, le CICR et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont lancé l’Initiative Humanitarian Data and Trust afin de garantir une utilisation responsable des technologies liées aux données dans l'action humanitaire et d'élaborer des principes et des directives communes.

Deuxièmement : Les technologies émergentes doivent être développées et utilisées dans le plein respect du droit international, aussi bien dans l'espace physique que virtuel. L'Assemblée générale vient de réaffirmer que le droit international s'applique au cyberespace. Sous l'égide de l'ONU, nous devons préciser comment appliquer ces règles et rendre le cyberespace plus ouvert, plus sûr et plus pacifique. Afin d'assurer la conformité avec le droit international humanitaire et de répondre aux préoccupations éthiques, un contrôle humain est nécessaire dans le domaine des systèmes d'armes autonomes. La promotion de la confiance et des droits de l'homme doit être au centre de la coopération numérique et du Plan d’action du Secrétaire général.

Troisièmement : Les partenariats sont essentiels. La Suisse, en collaboration avec des entreprises et des entités de recherche, encourage les solutions technologiques pour la coopération au développement, y compris dans les contextes fragiles et touchés par des conflits. Nous impliquons des start-ups actives dans la fintech et la blockchain dans nos efforts multilatéraux. Le Geneva Science and Diplomacy Anticipator soutient la communauté internationale face aux technologies émergentes. Et le secteur privé fait partie du Dialogue de Genève sur le comportement responsable dans le cyberespace.

Monsieur le Président,

L'impact des nouvelles technologies sur la paix et la sécurité est réel. Il est encourageant de voir que le Conseil se penche sur cette question, tout comme il traite d’autre défis contemporains tels que le changement climatique. Le Conseil devrait évaluer les avantages et les risques des nouvelles technologies et promouvoir les partenariats afin de libérer leur potentiel tout en prévenant les abus. En tant que candidat au Conseil, nous continuerons à promouvoir l'innovation pour renforcer la paix.

Je vous remercie.