Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

Merci, Monsieur le Président.

Je voudrais également remercier le Secrétaire-général adjoint, M. Jean-Pierre Lacroix, de son exposé introductif, ainsi que Mme Comfort Ero et le Prince Zeid Ra’ad al Hussein, Présidents et Directeurs généraux de l’International Crisis Group, respectivement de l’International Peace Institute, deux organisations de renom avec lesquelles la Suisse collabore étroitement, y inclus sur l’avenir du maintien de la paix.

Je remercie également les Casques bleus de leur engagement. Ces femmes et ces hommes courageux accomplissent au quotidien un travail remarquable au service de la paix, dans des circonstances – on l’a entendu – souvent très difficiles. Nous rendons donc hommage en particulier aux quelques 4'300 Casques bleus qui ont donné leur vie, depuis 1948, pour protéger celle d’autrui.

A l’occasion de la journée dédiée aux soldats et soldates de la paix, au mois de mai dernier, le Secrétaire général a affirmé que ces hommes et femmes « représentent le multilatéralisme en action » et que leurs actions concrétisent l'engagement du Nouvel Agenda pour la paix en matière de prévention. Au vu des milliers de vies sauvées, nous partageons pleinement cette appréciation.

Lors de cette même journée, une année auparavant en 2023, dans le cadre des commémorations des 75 ans des opérations de maintien de la paix onusiennes (OMP), notre Ministre de la défense a eu l’honneur de présider un débat de ce Conseil portant sur le financement des opérations de soutien à la paix de l’Union africaine. Il s’agissait du coup d’envoi d'un processus qui a abouti à l’adoption de la résolution 2719 en décembre dernier. Celle-ci – on l’a entendu - représente un jalon décisif dans la coopération entre les Nations Unies et les acteurs régionaux, au premier rang desquels l’Union africaine.

En 75 ans, les OMP ont su s’adapter souvent avec succès aux nombreux défis, et souvent de façon très innovante. Pensons par exemple au renforcement des mandats de protection des civils ou à l’inclusion des conseillers et conseillères sur le climat. Aujourd’hui toutefois, le maintien de la paix est menacé de manière plus fondamentale, par les tensions existantes entre les Etats, la diminution du consensus et l’acceptation réduite par les Etats-hôtes. Il est donc important de continuer à adapter cet instrument de façon anticipatoire au vu de ces changements fondamentaux.

Monsieur le Président,

Notre soutien au maintien de la paix doit être tourné vers l’avenir si nous voulons réussir cette adaptation. Je souhaite évoquer les trois réflexions suivantes sur le rôle du Conseil à cet égard :

Premièrement, le maintien de la paix doit être centré sur l’humain. Les OMP ne se déroulent jamais dans le vide : elles s’inscrivent dans un contexte historique, culturel, social et économique existant et elles soutiennent un processus politique. Celui-ci doit impliquer toutes les parties prenantes, notamment les femmes dont la participation significative augmente les chances de succès et aide à mitiger les risques des Missions. Aussi les OMP doivent-elles toujours être liées au processus politique et de paix. Pour que celui-ci soit stable, il doit reposer sur l’état de droit, que les OMP peuvent contribuer à renforcer ou à reconstruire si nous leurs accordons les mandats et les moyens nécessaires. De même, la gestion des ressources naturelles et l’impact du changement climatique doivent être pris en compte de manière plus systématique dans la conceptualisation des mandats par ce Conseil.

Deuxièmement, en matière de maintien de la paix, il n’existe pas de one-size-fits-all. Il s’agit d’élaborer des modèles de missions modulables afin de mieux faire face aux situations concrètes. Le Conseil doit donc avoir à sa disposition un éventail de formats de mission qu’il peut engager et séquencer selon les besoins – et nous l’avons entendu, ils doivent être clairs et réalistes. Le renforcement de la coopération avec les organisations régionales est une piste prometteuse dont la mise en œuvre devrait être accélérée. Le respect strict du droit international humanitaire et des droits humains doit être une condition incontournable du soutien des Nations unies. Enfin, le recours à des solutions innovantes, par exemple basées sur les nouvelles technologies, doit être encouragé dans ce monde en pleine transformation.

Finalement, le maintien de la paix est un effort collectif – nous l’avons entendu. Le partenariat, la confiance et la transparence entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les pays contributeurs en soldats et policiers, les Etats-hôtes et les OMP sont déterminants. L’unité du Conseil est importante pour la crédibilité des OMP, leur acceptation sur le terrain et donc, en fin de compte, pour la sécurité des Casques bleus.

Monsieur le Président, chers collègues,

Les OMP sont l’expression ultime de la solidarité entre les nations et elles ont fait leurs preuves. Les discussions en cours, en particulier dans le cadre du Nouvel Agenda pour la paix et du Sommet de l’avenir, doivent permettre aux OMP de continuer à protéger des vies et à rester un instrument-clé des Nations unies. Ce Conseil doit saisir l’opportunité et nous devons avoir le courage de nous adapter, sur la base des expériences et des leçons tirées des récents développements. A la veille de notre Présidence du Conseil en octobre, et de la visite à New York de l’Union africaine, nous nous réjouissons de contribuer à ce débat, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la Résolution 2719. La Suisse continuera à soutenir de manière active les Opérations de paix, en personnel, en financement et en termes conceptuels.

Je vous remercie.