Monsieur le Président,

La Suisse remercie la Chine pour l’organisation de ce débat et les intervenantes et intervenants pour leurs contributions.

L’impact de la COVID-19 sur le continent africain aux niveaux social, économique et politique est profond comme l’ont démontré, depuis le début de la pandémie, l’Union Africaine (UA) par la voix de sa Commission et son Conseil Paix et Sécurité. Les interventions de ce jour en témoignent. Moins de 2% des doses de vaccin administrées dans le monde l’ont été en Afrique et des centaines de millions de personnes sur le continent risquent d'être laissées pour compte. Le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) joue un rôle majeur dans la lutte contre la pandémie et l’acheminement des vaccins sur le continent. Nous devons garantir la distribution dans un esprit de solidarité. A ce jour, la Suisse a engagé plus de 600 millions francs suisses pour répondre à la crise de la COVID-19 dans le domaine de la santé et dans d’autres secteurs. En même temps, nous avons soutenu le système de suivi des rumeurs du CDC qui lutte contre la dissémination de fausses informations sur la pandémie.

Cette pandémie, tout comme le changement climatique, aggrave les conflits existants et demande toute l’attention du Conseil de sécurité. Trois mesures sont importantes pour mieux répondre à ces défis:

Tout d’abord, une lutte efficace contre la pandémie passe par une cessation des hostilités et la prévention de nouveaux conflits. La Suisse soutient différents efforts en Afrique et ailleurs, y compris pour prévenir l’extrémisme violent. Par le biais de l’UA, nous avons soutenu la formation de médiatrices. La Suisse appelle le Conseil à redoubler ses efforts en faveur d’accords de cessez-le-feu conformément à la résolution 2532(2020), afin d’établir des espaces de négociation et des conditions favorables pour la reconstruction post-pandémique.

Deuxièmement, la paix, le développement et les droits de l'homme se renforcent mutuellement dans le cadre d’une réponse à long-terme qui traite des causes profondes des conflits. La Commission de consolidation de la paix est idéalement placée pour promouvoir la cohérence entre les trois piliers du système onusien et les partenariats avec les acteurs multilatéraux et régionaux, en appui aux priorités des Etats membres et en ligne avec l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 de l’UA. Nous nous félicitons de l'échange entre la présidence du Conseil et la Commission en amont de ce débat ouvert. Nous encourageons le Conseil à tenir pleinement compte de l'expertise de la Commission dans ses travaux.

Troisièmement, la population dans son entier doit être incluse pour reconstruire en mieux et de manière durable. Nous devons rétablir la confiance entre le peuple et les institutions étatiques. Les femmes et les jeunes sont parmi les plus touchés par les conséquences de cette pandémie, et en même temps des agents clés de transformation. Déjà avant la pandémie, la Suisse a contribué à la création d’opportunités d'emploi et au développement de la formation professionnelle pour les jeunes dans la région des Grands Lacs. Le Conseil de sécurité doit prendre en compte la contribution essentielle des femmes et des jeunes dans les processus de paix et de développement durable, et leur assurer un soutien accru, par exemple à travers les mandats régionaux de l'ONU tels que les Bureaux pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel et l’Afrique centrale. Il doit également tenir compte des contributions de la société civile et des défenseurs et défenseuses des droits de l'homme dans les efforts de reconstruction post-pandémique et de la pérennisation de la paix.

Monsieur le Président,

Nous appelons le Conseil de sécurité à assurer la pleine mise en œuvre des résolutions 2532 (2020) et 2565 (2021) se rapportant aux contextes-pays de son agenda. La Suisse restera un partenaire fiable dans les efforts communs pour la prévention des conflits et la reconstruction post-pandémique en Afrique.

Je vous remercie.