Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.

 

 

Madame la Présidente,

Nous remercions les États-Unis pour avoir convoqué cette séance que la Suisse co-parraine. Nous remercions les intervenants pour leurs exposés et réitérons le plein soutien de la Suisse pour le mandat de l’Expert indépendant sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Madame la Présidente,

La Déclaration universelle des droits de l’homme dispose que tous les êtres humains « naissent libres et égaux en dignité et en droits ». De cette disposition, découle l’interdiction de la discrimination inscrite dans plusieurs conventions internationales. L'orientation sexuelle et l'identité de genre sont des motifs de discrimination interdits en vertu du droit international des droits de l'homme.

La protection des minorités et des groupes vulnérables représente une priorité pour la Suisse. Nous sommes préoccupés par le fait que partout dans le monde, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) continuent d’être victimes de stigmatisation, de formes multiples et croisées de discrimination et de violence, de préjugés et de criminalisation.

Ce qui est vrai en temps de paix s’aggrave en temps de conflit. Comme l’a constaté l’Expert indépendant, les personnes LGBTIQ+ sont confrontées à un impact différencié et disproportionné dans les situations de conflit armé. Il s’agit notamment de viols ou d'autres violences sexuelles et basées sur le genre, ainsi que des tortures, des exécutions illégales, des persécutions et d'autres atteintes à l'intégrité physique et mentale. La Suisse rappelle que la violence sexuelle contre toute personne est une violation grave des droits de l'homme et peut constituer un crime de guerre ou un crime contre l'humanité.

Les parties aux conflits dans le monde entier, les Etats en premier lieu, doivent répondre au besoin élevé de protection des personnes LGBTIQ+ Le droit international humanitaire impose un traitement humain et égal de toutes les personnes, qu’elles soient combattantes, civiles ou hors combat, et en toutes circonstances. Refuser aux personnes LGBTIQ+ la protection contre la violence et contre les distinctions défavorables, c’est leur refuser ce principe fondamental.

Madame la Présidente,

En tant que membre élu de ce Conseil, nous nous engageons afin que les activités des Nations Unies en matière de paix et de sécurité soient inclusives et répondent aux divers besoins de toutes les personnes touchées par un conflit, y compris les personnes LGBTIQ+.

Pour faire avancer cet objectif tout en gardant à l’esprit que les droits de l’homme s’appliquent à toutes les personnes, nous souhaitons aujourd'hui proposer les pistes d’action suivantes :

Tout d’abord, tous les acteurs et actrices concernés doivent être capables de comprendre et d’identifier les besoins et vulnérabilités des personnes LGBTIQ+. Cela signifie par exemple la mise en place de formations contextualisées à tous les niveaux, y compris dans les missions de consolidation de la paix et auprès des pays contributeurs en soldats et policiers ainsi qu’à l’attention des acteurs humanitaires. Une sensibilisation accrue au sein des missions de consolidation de la paix ainsi qu’auprès des pays contributeurs en soldats et policiers est indispensable afin de pouvoir proposer des réponses adaptées aux besoins de la population dans toute sa diversité. L'application d'une approche de genre basée sur l’agenda femme, paix et sécurité nous permet de comprendre d'autres dimensions de l'identité, la manière dont ces dimensions interagissent et les besoins et vulnérabilités qui en découlent. Cet agenda fournit en effet un cadre pour une perspective intersectionnelle.

Dans la même veine, il est nécessaire de mieux recenser les violences liées aux conflits auxquelles sont confrontées les personnes LGBTIQ+. Lors d'un événement sur l'égalité des genres organisé par la Suisse dans le cadre de la Commission de la condition de la femme cette année, l'une des panélistes a déclaré : "Measure what you treasure". On ne dispose pas de données sur l’impact de différentes violations des droits de personnes LGBTIQ+, y inclus par rapport aux enfants. Cependant, en collectant ces données, il est indispensable de suivre une approche dite de "ne pas nuire" afin de mieux protéger les personnes LGBTIQ+.

Enfin, les droits des personnes LGBTIQ+ devraient être davantage intégrés dans les différents agendas de ce Conseil. La résolution 1325 suggère que le Conseil ne peut travailler efficacement que s'il reconnaît la diversité au sein de la société dans laquelle il effectue son mandat de protection et de prévention. La participation des personnes LGBTIQ+ aux efforts de consolidation de la paix est essentielle pour garantir la transformation des préjugés sous-jacents qui alimentent la violence à leur égard.

Madame la Présidente,

Toutes les violations et attaques fondées sur l'orientation sexuelle, l'identité de genre ou les caractéristiques sexuelles sont inacceptables. Il faut y mettre un terme et il faut surtout les prévenir. La communauté internationale en collaboration avec la société civile doit redoubler d’efforts pour promouvoir les valeurs de tolérance et l'intégration des personnes LGBTIQ+. Ce faisant, il nous faut également prendre en considération les connaissances et l’expertise locales. C’est ainsi que nous atteindrons notre objectif commun : garantir le respect universel des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour toutes les personnes, sans distinction, indépendamment de leur orientation sexuelle réelle ou perçue, de leur identité et expression de genre ou de leurs caractéristiques sexuelles. C’est une condition sine qua non pour construire une paix durable.

Je vous remercie.

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