Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Je vous remercie pour l’organisation de cette réunion ainsi que les intervenantes et interve-nants pour leurs contributions.
« Nous vivons dans une ère de paradoxes. » Voici l’un des constats de l’évènement « Geneva Peace Week meets New York » que la Suisse a organisé avec le lnternational Peace Institute (IPI) et la Geneva Peacebuilding Platform (GPP) fin novembre. Les discussions ont permis un échange approfondi sur les défis et opportunités par rapport à la mise en oeuvre du Nouvel Agenda pour la paix.
L’un de ces paradoxes est que nous semblons beaucoup plus disposés à mobiliser des efforts pour répondre aux conflits plutôt que de les prévenir. Ce manque d’action est en contradiction avec les coûts énormes que la guerre engendre. Les pays sortant d’un conflit peuvent en témoigner de première main. Ce constat se reflète aussi dans le Nouvel Agenda pour la paix, qui appelle à faire de la prévention une priorité.
La Commission de consolidation de la paix joue un rôle clé pour exploiter ce potentiel, en collaboration notamment avec le Conseil de sécurité. La Suisse en a fait l’expérience en tant qu’ancienne présidente d’une configuration pays et nous sommes convaincus que ces deux organes peuvent renforcer mutuellement l’impact de leurs efforts.
D’abord, ce Conseil devrait mieux tirer profit de l’expertise de la CCP par rapport aux facteurs qui sous-tendent la prévention de conflits. Au fil des ans, la Commission a traité de diverses situations post-conflits ou situations à risque de conflit. Ceci rend les recommandations de la CCP au Conseil de sécurité utiles. Toutefois, son potentiel peut être mieux exploité. Nous saluons à cet égard les efforts entrepris par la présidence croate pour des avis plus succincts et opérationnels.
Deuxièmement, la CCP a un potentiel unique en matière de prévention puisqu’elle rassemble divers acteurs et actrices provenant des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des institutions financières. La CCP pourrait ainsi soutenir les Etats dans leurs efforts natio-naux de prévention de conflit et de violence tel que proposé dans le Nouvel Agenda pour la Paix, en leur servant de plateforme d’échange d’expérience et d’expertise. À cet égard, l’agenda « femmes, la paix et sécurité » peut servir d’inspiration, puisque 107 Etats ont adopté un plan d’action pour mettre en oeuvre cet agenda global sur le plan national.
Enfin, la consolidation de la paix doit disposer de ressources adéquates, prévisibles et du-rables pour la prévention de conflits, comme l’a demandé l’Assemblée générale à plusieurs reprises. À cette fin, des contribution obligatoires doivent être mis à disposition du fonds de consolidation de la paix. En outre, la CCP et le fonds peuvent contribuer à fédérer les inves-tissements dans la paix et le développement à travers un dialogue avec les institutions finan-cières internationales. Un tel dialogue doit être renforcé et institutionalisé.
Monsieur le Président,
Pour que le Nouvel Agenda pour la paix se concrétise, les États Membres doivent aller au-delà de belles paroles et investir, politiquement et financièrement, dans la prévention.
Une coopération plus étroite de ce Conseil avec la CCP est un chemin idoine pour renforcer la prévention. Il s’agit également d’une étape cruciale dans la mise en oeuvre du Nouvel Agenda pour la paix. Nous avons toutes les raisons de saisir cette opportunité, en particulier lors de l’examen de l’architecture de consolidation de la paix en 2025. Forte de son expérience dans les deux enceintes, la Suisse s’engagera pleinement à cet effet.
Je vous remercie.