Le siège de la Suisse au sein du Conseil de sécurité de l’ONU s’inscrit dans la continuité de son engagement en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde. La Suisse a pour mandat constitutionnel de contribuer à la coexistence pacifique des peuples et de s’engager en faveur d’un ordre international juste. Ce mandat reflète les objectifs du Conseil de sécurité de l’ONU. Cela est d’autant plus important pour un pays fortement globalisé comme la Suisse, tributaire de relations stables et de règles internationales clairement établies. La paix et la stabilité sont indispensables pour assurer la prospérité et le développement, deux autres piliers de la politique étrangère suisse. Le Conseil fédéral a déposé la candidature de la Suisse en 2011, après avoir mené des consultations approfondies avec le Parlement.

Le 9 juin 2022, l'Assemblée générale de l'ONU a élu la Suisse comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil fédéral a adopté quatre priorités thématiques pour le mandat suisse. La Suisse défend ses valeurs et ses intérêts de politique extérieure au Conseil de sécurité. Elle vise à construire une paix durable, protéger la population civile, à agir en faveur de la sécurité climatique et à renforcer l’efficience du Conseil de sécurité.

De manière plus générale, la Suisse entend assurer au sein du Conseil de sécurité un engagement crédible sur l’ensemble de son ordre du jour, lequel est principalement axé sur les différents contextes géographiques.

Les priorités de la Suisse en détail:

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Construire une paix durable

Le nombre de conflits armés est au plus haut. La Suisse affiche des résultats remarquables en matière de promotion de la paix et de prévention des conflits et s'engage en faveur de leur résolution (« accountability »). Elle est appréciée en tant que médiatrice crédible et neutre et continue à s'engager au sein du Conseil de sécurité pour la promotion d'une paix durable.
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En matière de promotion de la paix et de prévention des conflits armés, la Suisse dispose d’une longue expérience et ses efforts produisent de bons résultats. Dans le cadre de sa politique de paix, elle œuvre dans des situations de conflit en offrant ses bons offices, qui prennent la forme d’activités de médiation ou de puissance protectrice. Elle soutient les efforts que mènent différents pays en situation de post-conflit pour garantir l’organisation d’élections pacifiques. À titre d’exemple, la Suisse a favorisé l’adoption d’un code de conduite commun visant à empêcher le recours à des discours de haine et l’instrumentalisation de la religion dans le cadre de campagnes électorales. Cela a pour effet de renforcer la confiance entre les partis et de développer la culture du compromis démocratique.

Rencontre entre le Comité de négociation de l’opposition syrienne et l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie pendant les pourparlers de paix de mai 2017, organisés dans les locaux de l’ONU à Genève.
Rencontre entre le Comité de négociation de l’opposition syrienne et l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie pendant les pourparlers de paix de mai 2017, organisés dans les locaux de l’ONU à Genève.

La Suisse accueille régulièrement des conférences et des pourparlers de paix. Notre pays est réputé, dans le cadre des processus de paix de l’ONU et par les parties au conflit, pour sa flexibilité, son professionnalisme et sa discrétion. Dès 2013, à la demande de l’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, la Suisse a notamment facilité l’organisation à Genève de pourparlers de paix sur la Syrie, lesquels se fondent sur une feuille de route définie dans une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis, sept cycles de négociations ont eu lieu à Genève, la Suisse ayant fait en sorte que le dialogue puisse se poursuivre aussi pendant la pandémie de COVID-19.

Au sein du Conseil de sécurité, la Suisse s’attache notamment à:

  • créer un climat de confiance et à favoriser la poursuite de la collaboration entre les États siégeant au sein du Conseil de sécurité
  • renforcer l’efficacité de l’ONU dans le domaine de la promotion de la paix
  • défendre le respect des droits de l’homme
  • protéger les minorités
  • promouvoir la participation égale des femmes aux processus de paix et les missions de paix de l’ONU
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Protéger la population civile

La protection de la population civile est un impératif humanitaire urgent. La Suisse s'engage traditionnellement pour un meilleur respect et un renforcement du droit international humanitaire. Ces valeurs vont de pair avec sa longue expérience dans l'aide humanitaire ainsi que son engagement pour la protection des populations civiles dans les conflits.
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Les civils paient le prix fort lors d’un conflit armé. La longue tradition humanitaire de la Suisse et son engagement en faveur du droit international humanitaire sont reconnus dans le monde entier. La question de la protection de la population civile et des personnes hors de combat est au centre de de nombreuses situations de conflit dont s’occupe le Conseil de sécurité.

En août 2019, une attaque aérienne a détruit la salle d’opération de l’hôpital al-Rahma, dans la ville syrienne d’Idlib.
En août 2019, une attaque aérienne a détruit la salle d’opération de l’hôpital al-Rahma, dans la ville syrienne d’Idlib.

Engagée dans ce domaine depuis déjà de nombreuses années, la Suisse préside un groupe de pays pour coordonner les prises de position en lien avec la protection de la population civile. Au sein du Conseil de sécurité, l’engagement suisse consiste notamment à:

  • œuvrer en faveur du respect plein et entier du droit international humanitaire, en particulier en temps de guerre et dans le cadre de la protection de la population civile
  • se mobiliser dans le cadre de la protection des enfants dans les conflits armés, ainsi que des personnes blessées, des réfugiés, du personnel médical, des établissements de santé, des transports et des infrastructures critiques (systèmes d’approvisionnement en eau et production alimentaire)
  • renforcer les poursuites pénales en cas de violations du droit international humanitaire
  • promouvoir le respect des droits de l'homme et la protection des minorités dans les conflits
  • assurer la sécurité alimentaire dans les régions en conflit

Dans le contexte de la guerre actuelle en Ukraine, la Suisse a réagi rapidement en apportant une aide humanitaire d’urgence. Grâce à sa présence en Moldavie, la Suisse était l’un des premiers pays à fournir une aide humanitaire aux populations habitant dans les villes touchées. En outre, la Suisse met ses bons offices à la disposition des parties au conflit.

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Agir pour la sécurité climatique

Le lien entre le changement climatique et la sécurité humaine est un sujet important et d’actualité qui suscite l'intérêt tant au niveau national qu'international. La Suisse possède une expertise précieuse dans ce domaine qu'elle peut faire valoir au Conseil de sécurité.
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Le changement climatique représente également une menace pour la paix et la sécurité internationales. L’élévation des températures et les sécheresses peuvent notamment entraîner une fluctuation des prix des denrées alimentaires, générer une intensification de la concurrence pour les ressources naturelles pouvant menacer les moyens de subsistance et contraindre les populations à l’exil. Le changement climatique constitue un multiplicateur de risques en ce sens qu’il peut contribuer à accentuer les facteurs de stress d’ordre politique, social, économique et environnemental. Bien souvent, ce sont les groupes les plus vulnérables de la population qui sont les plus durement touchés par les risques climatiques. Dans ce domaine également, la Suisse possède une expertise et un savoir-faire permettant d’atténuer les risques liés au climat.

Puits creusé à proximité du lit d’un fleuve asséché en Afrique du Nord. En conséquence du changement climatique, le niveau des précipitations a diminué de 75% au cours des dernières années.
Puits creusé à proximité du lit d’un fleuve asséché en Afrique du Nord. En conséquence du changement climatique, le niveau des précipitations a diminué de 75% au cours des dernières années.

Pendant son mandat au Conseil de sécurité, la Suisse s’attache notamment à:

  • traiter les questions liées au changement climatique et à ses conséquences en matière de politique de paix et de sécurité, et identifier des solutions possibles;
  • établir des connexions avec d’autres objectifs importants de la politique extérieure de la Suisse, comme la protection de la population civile, la réduction des risques de catastrophe, la prévention des conflits ou la protection contre l’extrémisme violent;
  • impliquer dans la recherche de solutions les milieux scientifiques, la société civile et en particulier la Genève internationale, en complément à l’expertise de l’administration fédérale.
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Renforcer l’efficience du Conseil de sécurité

Il est dans l'intérêt de la communauté internationale et de la Suisse que le Conseil de sécurité soit le plus efficient possible et bénéficie d'un large soutien. Depuis plus d’une quinzaine d'années, la Suisse s'engage pour plus de transparence, de responsabilité et d'implication des non-membres dans le travail du Conseil. Ces efforts de réforme ont valu à la Suisse une grande reconnaissance internationale au cours des dernières années.
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La Suisse œuvre depuis 2006 pour renforcer la transparence, la responsabilité et l’implication, dans le travail du Conseil de sécurité, des pays qui n’en sont pas membres. Elle coordonne le groupe «Accountability, Coherence and Transparency» (ACT), qui réunit 27 pays et prône entre autres un usage responsable du droit de veto au Conseil de sécurité. Le Code de conduite élaboré par le groupe ACT demande à tous les membres du Conseil de s’abstenir de voter contre des projets de résolution crédibles qui visent à prévenir des atrocités de masse. Plus de 120 pays ont déjà adhéré au Code de conduite.

Pendant son mandat au Conseil de sécurité, la Suisse s’attache à:

  • renforcer l’application des principes de l’état de droit dans les régimes de sanctions
  • renforcer institutionnellement l'ombudsperson pour les sanctions de l'ONU
  • mieux connecter entre elles les activités des différentes antennes de l’ONU, y compris celles de la Genève internationale
  • promouvoir l’obligation pour le Conseil de sécurité de rendre des comptes, optimiser ses processus et renforcer sa capacité d’action