Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.
Merci, Madame la Présidente,
Et merci Linda de nous réunir ici pour écouter ces témoignages qui nous touchent. Je voudrais remercier la Professeure Halperin-Kaddari de sa présentation ainsi que Mesdames Dr Haran et Samerano et Monsieur Roman de leurs témoignages et de leur courage. Je ne pense pas que nos mots puissent être à la hauteur de votre souffrance personnelle et je vous en demande pardon.
La Suisse est profondément choquée par les récits des proches – les vôtres et ceux de tous les autres – et rescapés des actes de terreur et de la prise d’otages perpétrés par le Hamas le 7 octobre, qu’elle a fermement condamnés.
Et je souhaite exprimer nos condoléances aux familles de celles et ceux qui ont dû mourir et notre profonde sympathie envers les survivants et survivantes de ces actes, comme Dr Haran.
La dignité des victimes, des survivantes et survivants doit être respectée en toute circonstance et nous ne pouvons qu’essayer d’imaginer le traumatisme vécu. Notre soutien va également aux proches des 132 otages encore détenus à Gaza. La Suisse appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle, comme elle l’a fait avec ce Conseil dans ses résolutions 2712, 2720 et 2728. Et nous continuerons à essayer de faire respecter ces résolutions.
Une étude de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT / CTED) que nous avons soutenue, a montré que la violence sexuelle et basée sur le genre est régulièrement utilisée par des groupes terroristes comme tactique stratégique pour avancer leur cause. Et pourtant la violence sexuelle, la prise d’otage et les attaques contre la population civile sont interdites par le droit international. La Suisse réitère sa ferme condamnation de ces violations graves du droit international humanitaire et des droits humains. Elle rappelle que ces actes constituent des crimes de guerres, quel qu’en soient les auteurs et les victimes.
Les femmes et les enfants bénéficient dans les Conventions de Genève d’une protection notamment contre toute atteinte à leur honneur et contre le viol. Or, selon le dernier rapport de la Représentante spéciale Pramila Patten, il existe « des informations claires et convaincantes » que des « viols, des tortures sexualisées et des traitements cruels, inhumains et dégradants ont été infligés à certaines femmes et à certains enfants » pendant les attaques et durant leur captivité à Gaza, ainsi que « des motifs raisonnables de croire que ces violences se poursuivent ».
Nous appelons à l’établissement des faits par des organes internationaux, indépendants et impartiaux compétents – comme le Haut-Commissariat aux droits humains ou la Commission d’enquête. Ces organes doivent pouvoir recevoir l’accès nécessaire à cette fin. Des poursuites efficaces sur la base du droit international sont nécessaires pour lutter contre l’impunité et tenir responsables les criminels – comme il a été demandé par la Professeure.
La Suisse réitère également sa profonde préoccupation concernant les informations également contenues dans le rapport de la Représentante spéciale de l’ONU sur les violences sexuelles et basées sur le genre contre des Palestiniennes et Palestiniens dans les lieux de détention, mais aussi lors des raids dans les maisons et aux points de contrôle à Gaza et en Cisjordanie.
Nous appelons les parties à octroyer au CICR l’accès à toutes les personnes privées de liberté en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, y compris les otages et les détenus palestiniens.
Madame la Présidente,
Il est essentiel de mettre en place un cessez-le-feu immédiat. Sans plus attendre, les parties doivent mettre en œuvre leurs obligations de droit international en matière de protection des civils et d’acheminement rapide, sûr et sans entraves de l’aide humanitaire à Gaza par tous les moyens possibles.
Les conséquences d’une large offensive militaire à Rafah sur l'aide humanitaire et toute la population civile, y inclus les otages, sont inacceptables. Les civils en paient un prix particulièrement élevé. Pour cette raison, la Suisse rappelle son opposition à l’opération en cours et appelle à son arrêt immédiat.
Le Conseil de sécurité et les Etats pouvant exercer une influence sur les parties au conflit doivent à tout prix mettre fin à la violence et relancer un processus de dialogue en vue d’une solution politique pour contribuer à une solution à deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
Mais permettez-moi de vous dire, avant de finir, comme vous l’avez souhaité : nous n’allons pas oublier vos proches, nous allons vraiment y penser, ce soir et tous les soirs qui suivent.
Je vous remercie.