Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.
Je vais maintenant faire une déclaration en ma qualité de représentante de la Suisse.
Je voudrais commencer par remercier le Sous-Secrétaire général Jenča pour son intervention.
Les allégations que nous venons d’entendre sont profondément troublantes et, si confirmées, constitueraient non seulement des violations du droit international, mais également une évolution qui risque d’avoir de graves conséquences pour la sécurité européenne, asiatique et globale.
Permettez-moi donc d’élaborer ceci.
Premièrement, l’aspect légal nous semble très clair : un tel déploiement de troupes des forces armées par la République Populaire Démocratique de Corée, si avéré, s’ajouterait au nombre croissant de rapports fondés, faisant état du transfert illégal d’armes à la Russie. En effet toute transaction d’armes avec la RPDC constitue une violation des sanctions de ce Conseil. Cela concerne la vente, l’achat, l’importation et l’exportation d’armes vers ou depuis la RPDC. Selon la résolution 2270, l’accueil de formateurs, de conseillers ou d’autres fonctionnaires à des fins liées à une formation militaire, paramilitaire ou policière est également proscrit. Et alors que la résolution 2397 prévoyait le rapatriement de tous les travailleurs étrangers de la RPDC, il est inconcevable que la présence de milliers de troupes puisse être conciliée avec la lettre, et encore moins, l’esprit de ces résolutions contraignantes. Ainsi, une violation du droit international en soutiendrait une autre - les infractions aux sanctions envers la RPDC soutiennent l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine.
Dans ce contexte, la Suisse regrette vivement que la prolongation du mandat du groupe d’experts sur la RPDC ait échoué à cause d'un veto russe, alors que ce groupe menait des enquêtes sur les allégations de transferts illégaux d’armes entre la RPDC et la Russie.
Deuxièmement, tout comme la grande majorité des membres de l’ONU, la Suisse condamne l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. Il est consternant que, malgré les appels clairs et répétés d’un très grand nombre de membres de l’Assemblée générale et de la Cour internationale de justice, la Russie continue son agression militaire. L’envoi de forces armées pour la soutenir irait à l’encontre non seulement de ces appels, mais aussi de l’esprit de la Charte de Nations Unies elle-même. Nous appelons la RPDC et toutes les tierces parties à s’abstenir de toute action susceptible d’alimenter l’agression militaire russe. Et nous appelons une nouvelle fois la Russie à cesser immédiatement toutes les hostilités et à retirer ses troupes de l'ensemble du territoire ukrainien.
Finalement, la sollicitation d’un tel soutien militaire en violation directe des résolutions du Conseil fragiliserait davantage l’architecture de non-prolifération établie depuis un demi-siècle en vertu du Traité de Non-Prolifération. La Russie, en tant qu’état dépositaire, est pourtant appelée à le renforcer, non à l’affaiblir. La possible implication des forces armées de la RPDC dans l’agression militaire russe contre l’Ukraine soulève également le spectre d’un élargissement suprarégional des hostilités. La Russie, en tant que membre permanent de ce Conseil de Sécurité est pourtant appelée à maintenir la paix et la sécurité internationale, et non d’en saper les fondations.
La Suisse estime que cet organe a la responsabilité et le devoir de répondre à l'appel largement partagé en faveur d'une paix juste et durable en Ukraine. La Suisse continue de soutenir le Secrétaire général dans la recherche d'une solution pacifique et reste prête à contribuer à tous les efforts visant à promouvoir la paix conformément à la Charte de l’ONU, en particulier les principes d’intégrité territoriale et de souveraineté.
Je vous remercie.