Monsieur le Président,

Je remercie le Représentant Spécial du Secrétaire-général, El-Ghassim Wane et Madame Aminata Cheick Dicko, pour leurs exposés instructifs et je souhaite la bienvenue à Son Excellence, M. Abdoulaye Diop. Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali.

Le Mali est un pays prioritaire et partenaire de la coopération suisse depuis 1977, donc depuis plus de quarante ans. Active principalement dans les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou, la Suisse s’engage pour la lutte contre la pauvreté avec un accent sur l’éducation de base et le développement économique local, pour le respect des droits humains ainsi que pour une paix durable.

Le chemin vers cette paix est encore long. Et je saisi cette occasion pour dire que nos pensées sont avec toutes les familles des victimes, membres et soldats de la MINUSMA et population civile malienne. Nous saluons les mesures prises pour faire avancer la transition politique, notamment la promulgation d'une loi électorale, l’avant-projet de constitution et la mise à jour de la liste électorale. Il s’agit de progresser sur cette voie dans le cadre d’un processus inclusif, impartial, transparent et respectant les délais convenus. Nous encourageons les autorités à collaborer étroitement avec la CEDEAO et l’Union Africaine.

Permettez-moi de souligner quatre points clés:

Premièrement, la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation reste la pierre angulaire pour la paix, la démocratie et la prospérité au Mali. Un engagement continu des parties signataires pour relancer ce processus demeure crucial et urgent. Nous saluons les efforts entrepris par la Médiation Internationale en ce sens, et nous appelons à l’opérationnalisation rapide de la Commission ad hoc ainsi qu’à la reprise d’un dialogue régulier entre les parties. La Suisse est à disposition pour appuyer ces processus. Nous constatons des signes encourageants quant à la représentation et participation active des femmes. Leur inclusion à tous les niveaux de décision et l’intégration de leurs capacités et de leurs contributions dans tous les processus sont essentielles.

Deuxièmement, l’insécurité persistante, y compris la menace terroriste, est préoccupante. Les efforts de paix sont ébranlés par l’insécurité et les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, dont la population civile paie le prix fort. A cela s’ajoute l’impunité qui contribue à la reproduction des cycles de violence. Le rapport du Secrétaire général nous apprend que des groupes armés non-étatiques, dont des groupes extrémistes violents, mais aussi des acteurs étatiques ainsi que du personnel de sécurité étranger, sont à l’origine de ces violations et abus. Afin d’assurer la protection de la population civile et de rétablir sa confiance dans les institutions maliennes, la Suisse appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du DIH et des droits de l’homme.

Troisièmement, les besoins humanitaires, y inclus alimentaires, ont augmenté. L’insécurité et le changement climatique contribuent à aggraver la crise alimentaire et les déplacement forcés, qui conduisent à une situation sécuritaire encore plus précaire. Nous sommes inquiets que 1950 écoles restent fermées, affectant presque 590’000 enfants dans le centre et le nord du pays. L’avenir de ces enfants, en particulier celui des filles, est en jeu. Nous demandons à tous les acteurs de garantir et de protéger l’accès humanitaire et appelons la communauté internationale à répondre aux besoins humanitaires urgents.

Quatrièmement, la Suisse remercie le Secrétaire général pour la bonne revue interne de la MINUSMA, qui note que ses priorités stratégiques dans leur ensemble demeurent pertinentes. Indépendamment de la configuration future du mandat et de la mission, deux points nous semblent importants : Tout d’abord, pour accomplir son mandat et pour soutenir efficacement les efforts maliens, la MINUSMA doit disposer des ressources nécessaires. Elle doit, de concert avec les autorités maliennes, pouvoir créer et maintenir un environnement sécuritaire lui permettant d’opérer de manière effective. De plus, un rapport de confiance mutuelle entre le Mali et la MINUSMA doit être basé sur le respect des accords existants, notamment l’Accord sur le statut de forces. La liberté de mouvement de la mission est essentielle à l’accomplissement de son mandat. Les quatre paramètres identifiés par la revue interne pourraient constituer la base d'une relation stable et prévisible entre la mission et son pays hôte.

Monsieur le Président,

L’insécurité au Mali a un impact sur la stabilité régionale. Le soutien continu et uni de ce Conseil est crucial pour chercher une compréhension commune et, en collaborant avec les acteurs locaux et régionaux, pour améliorer la situation actuelle au Mali. La Suisse se réjouit de pouvoir y contribuer.

Je vous remercie.

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