Monsieur le Président,

Je remercie le Représentant Spécial du Secrétaire général, El-Ghassim Wane pour son exposé.

La Suisse condamne les violences et attaques perpétrées, depuis notre dernière réunion, à l’encontre des casques bleus, des forces armées maliennes et des civils et je tiens, tout d’abord, à exprimer mes plus sincères condoléances aux victimes et à leurs proches.

Le rapport du Secrétaire général fait état d’avancements dans le cadre du processus de transition politique. Le prochain jalon est la tenue d’élections crédibles et transparentes dans les délais impartis. La mise en place des 15 membres de l'Autorité indépendante de gestion des élections, dont quatre femmes, est une évolution positive en vue des élections du premier trimestre 2024. Les femmes doivent participer en grand nombre aux élections, en tant que candidates et électrices. Il s’agit de « gagner avec les femmes », comme le dit aussi une initiative soutenue par la Suisse et USAID, qui a permis aux partis politiques d’évaluer la représentation des femmes dans leurs instances.

En vue des paramètres identifiés par le Secrétaire général dans la revue interne de la MINUSMA, permettez-moi de souligner trois points clés concernant la situation générale au Mali :

D’abord, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) est un instrument crucial pour la construction de la paix. Il doit rester le cadre central pour éviter une reprise des hostilités entre les parties signataires. Pourtant, la mise en œuvre de l’APR semble actuellement dans l’impasse. Nous encourageons le Gouvernement et les Mouvements, qui confirment rester attachés à l’APR, de reprendre le dialogue à travers les mécanismes établis et de forme régulière. La Suisse salue les efforts entrepris en ce sens par la Médiation internationale et sa cheffe de file, l’Algérie. Nous restons engagés pour soutenir la mise en œuvre de l’APR.

Ensuite, pour renforcer la sécurité au Mali, le lancement de la Stratégie de stabilisation des régions du Centre et de son plan d’action pour 2022-24 est une étape importante. Nous soutenons l’approche consolidée qui vise à rétablir la paix, la sécurité et la cohésion sociale, ainsi qu’à améliorer la gouvernance et à renforcer la justice. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre la stratégie sans délai et en étroite collaboration avec la MINUSMA. Pour lutter contre l’insécurité croissante actuelle au Mali, tous les acteurs doivent tirer dans le même sens. La liberté de mouvement pour la MINUSMA doit être garantie ainsi qu’une coordination accrue avec les forces de défense et de sécurité maliennes. Les restrictions des vols réduisent à la fois la sécurité du personnel de la mission et sa capacité à remplir son mandat au bénéfice des maliens et des maliennes.

Enfin, il est indispensable que le droit international humanitaire et les droits humains soient respectés en toutes circonstances. En particulier, le groupe de travail sur les enfants et les conflits armés ainsi que le groupe d’expert sur les femmes, la paix et la sécurité ont tous deux récemment constaté une situation préoccupante au Mali. Le nombre de violations graves à l’encontre des enfants continue de croître, y compris les cas de recrutement, d’utilisation et d’enlèvement. De même, les violences sexuelles et basées sur le genre augmentent, en particulier les violences liées aux conflits armés, dans les régions où la situation humanitaire est précaire et où sont présents les groupes armés. Nous exhortons toutes les parties au conflit au Mali à mettre immédiatement fin à ces violations, et à libérer tous les enfants dans leurs rangs. Nous demandons également aux autorités de poursuivre les auteurs de ces actes afin de lutter contre l’impunité. Sans respect de ces droits fondamentaux et sans responsabilité, aucune paix durable n'est possible.

Aux cours des dix dernières années, le Conseil a adapté à plusieurs reprises le mandat de la mission afin qu’elle puisse répondre au mieux aux besoins et attentes du peuple malien. Le soutien continu de ce Conseil et le travail de la MINUSMA sont cruciaux pour résoudre les multiples défis qui menacent la sécurité et l’avenir du Mali.

Pour rétablir la paix, il faut avant tout une volonté ferme : La volonté de respecter inconditionnellement les droits humains et le droit international humanitaire. La volonté de mettre en œuvre l’APR rapidement. Et la volonté d’agir de manière à renforcer la confiance mutuelle et non à la saper.

Je vous remercie.

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