Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.
Monsieur le Président,
Je remercie la Secrétaire générale adjointe di Carlo, l’ambassadrice Frazier, et l’ambassadeur Lambrinidis pour leurs interventions.
La Suisse reste déçue et inquiète de l’état de mise en œuvre de la résolution 2231 et du Plan d’action global commun (JCPoA). La Suisse a exprimé à plusieurs reprises sa vive préoccupation tant au sujet du retrait des Etats-Unis du JCPoA, que des différentes mesures prises par l’Iran.
Et alors que nous approchons les dix ans de l’adoption de la résolution 2231, nous déplorons qu’aucun progrès n’ait été possible ces derniers quatre ans pour un retour à la mise en œuvre de ses mesures par toutes les parties.
Face à l’embrasement des conflits dans la région, le maintien de cet élément important du régime international de non-prolifération nucléaire et de la sécurité internationale demeure essentiel. Par conséquent, une mise en œuvre rapide et complète par toutes les parties de leurs obligations est impérative et urgent, alors que la date d’extinction de la résolution 2231 interviendra dans moins d’un an en octobre 2025.
Il nous semble donc primordial d’accélérer l’engagement du Conseil de sécurité sur trois volets ces prochains mois :
Premièrement, le respect des obligations découlant du JCPoA reste essentiel. À ce titre, les derniers rapports de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) suscitent de nombreuses interrogations au sujet de l’augmentation globale des stocks d’uranium enrichi par l’Iran, notamment les capacités d’enrichissement à 60 pourcents récemment accrues ainsi que les difficultés rencontrées par l’Agence dans la vérification du caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Plus de 21 mois après la déclaration commune entre l’AIEA et l’Iran du 4 mars 2023, aucun progrès n’a pu être enregistré, ce qui est insatisfaisant. Les engagements pris dans le cadre de cet accord doivent être pleinement respectés par l’Iran sans délai et les autorités iraniennes doivent coopérer rigoureusement, de manière transparente et sans équivoque avec l’Agence.
Deuxièmement, plusieurs obligations légales découlent de l’accord de garanties entre l’Iran et l’IAEA pour la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), au-delà des engagements additionnels entrepris par l’Iran dans le cadre du JCPoA. Ceux-ci doivent être respectés pleinement, par tous les Etats parties. Nous sommes à ce titre particulièrement alarmés par les discours mettant en cause la doctrine iranienne de ne jamais acquérir d’armes nucléaires. Nous rappelons aussi la nécessité de pleinement mettre en œuvre les obligations juridiquement contraignantes par rapport aux garanties nucléaires ainsi que les quatre résolutions du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, la dernière étant adoptée ce novembre. En outre, les reproches mutuels de non-respect de telles obligations ne doivent pas être considéré comme une raison de ne pas poursuivre de négociations. Cela mine la confiance nécessaire pour parvenir à un accord et va à l’encontre de la volonté clairement exprimée par les Etats membres, le plus récemment dans le Pacte pour l’Avenir, de faire avancer le désarmement nucléaire. Enfin, les indications étayées du transfert depuis l’Iran vers des pays tiers de systèmes d’armement tel que des drones, voire de missiles balistiques, en possible violation des résolutions du Conseil de sécurité nous inquiètent également.
Troisièmement, les développements récents, en particulier le risque d’une escalade vers un conflit régional nous rappellent l’importance du maintien de la non-prolifération et du désarmement nucléaire. Si cet accord constitue encore un point de référence, nous devons nous atteler au plus vite à retrouver le chemin vers la négociation et renforcer le dialogue dans l’esprit qui prévalait à Genève, Lausanne et Vienne il y a dix ans. Car c’est par la négociation et le respect des normes que la confiance, véritable pierre angulaire du cadre multilatéral, se bâtit. Nous appelons à la reprise sans délai des pourparlers, et rappelons aux interlocuteurs l’intérêt que nous portons tous au règlement de la question nucléaire iranienne.
Monsieur le Président,
Ce Conseil doit retrouver une voix commune sur la question de la non-prolifération nucléaire. La Suisse, comme elle l’a fait par le passé en accueillant des étapes critiques de la négociation, se tient prête à faciliter toute solution diplomatique visant au maintien du régime de non-prolifération.
Je vous remercie.