Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.
Merci, Monsieur le Président.
Et comme mon collègue britannique, je voudrais commencer par remercier la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires ad interim, Joyce Msuya, et le Directeur exécutif chargé du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, Mike Ryan, de leurs présentations, des informations mais surtout aussi du courage inlassable de leurs équipes qui travaillent dans les situations les plus difficiles, souvent risquant leur vie.
La Suisse a demandé la convocation de cette séance aux côtés de la Grande-Bretagne parce que les conditions de sécurité ne permettent pas aux humanitaires de faire leur travail. Ceci est inacceptable, a fortiori alors que la situation humanitaire s’aggrave de jour en jour.
Il y a quatre mois, ce Conseil a adopté la résolution 2730, que la Suisse a eu à cœur de rédiger. Un nouvel incident à Gaza nous rappelle la pertinence urgente de cette résolution : le Programme alimentaire mondial travaillait sur sa mission d’acheminement de la nourriture, indispensable à la survie des civils, lorsque ses véhicules et son personnel ont essuyé des tirs – nous venons de l’entendre aussi de Mme Msuya.
Nous sommes également très préoccupés par le fait que les ordres d’évacuation – ordres, qui, selon le droit international devraient servir à protéger la population et notamment se dérouler dans des conditions adéquates en termes d’hygiène, de santé, de sécurité, d’abri et de nutrition – résultent en l’effet contraire. Avec les hostilités, les ordres de l’armée israélienne ont jusqu’à aujourd’hui causé le déplacement de près de 90 % des habitantes et habitants qui vivent sur moins de 11% de la bande de Gaza dans une petite zone surpeuplée, polluée et dangereuse, où les services essentiels sont limités, notamment les installations médicales, les abris et les puits d'eau.
En plus de déraciner des familles déjà épuisées, dont de très nombreux enfants, ces ordres posent d’énormes obstacles aux activités humanitaires. Les actrices et acteurs humanitaires perdent ainsi l’accès aux locaux et aux infrastructures logistiques indispensables pour opérer – comme ce fut le cas dans la nuit de dimanche à lundi à Deir al-Balah.
La Suisse appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, et notamment à respecter et protéger le personnel humanitaire, ainsi que ses activités. Toutes les parties ont l’obligation d’autoriser et de faciliter l’accès humanitaire rapide et sans entrave à tous les civils dans le besoin. Cela s’applique donc également aux groupes armés tels que le Hamas. De plus, la Suisse rappelle qu’Israël est – en tant que puissance occupante, et tel que rappelé par la Cour internationale de Justice – tenu de répondre aux besoins humanitaires de la population.
Conséquence des conditions catastrophiques à Gaza, nous l’avons entendu, la polio y a refait surface. Il est impératif que la campagne de vaccination planifiée par l’ONU soit menée à bien dans la sécurité la plus complète pour le personnel humanitaire et les civils, notamment les 640'000 enfants de moins de dix ans qui doivent être inoculés dès samedi. La Suisse soutient la campagne de vaccination avec un financement d’un million de francs suisses.
Le Secrétaire général a clairement indiqué que les armes doivent se taire pour permettre à l’ONU de procéder aux deux phases de vaccination nécessaires.
Ce Conseil a unanimement exigé un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages par ses résolutions 2728 et 2735. Nous soutenons la médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis. Dans le même temps, nous devons réaffirmer notre exigence d’un respect du droit international humanitaire, en toutes circonstances et par toutes les parties. Même en l’absence de cessez-le-feu, le travail humanitaire doit pouvoir se poursuivre.
La Suisse salue le travail de l’ONU et de ses partenaires dans ces conditions extrêmement difficiles. Ce Conseil doit rester informé de la conduite de la campagne de vaccination et, le cas échéant, se tenir prêt à agir.
Monsieur le président,
La Suisse est également très préoccupée par l’escalade en Cisjordanie, qui a atteint une nouvelle dimension. Nous observons la forte augmentation des opérations israéliennes, y compris des frappes aériennes en zone densément peuplées, comme ces derniers jours à Jénine et Tulkarem notamment.
Cela a aussi comme conséquence de fortes restrictions de mouvement, y compris celles imposées au personnel médical. Il est inacceptable que là aussi, les services de base à la population soient régulièrement coupés.
Nous appelons Israël à respecter ses obligations de droit international. En particulier, l’usage de la force doit notamment répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et respecter le droit de tout individu à la vie et à la sécurité de sa personne.
Pour conclure, le respect du droit international et des résolutions de ce Conseil est de plus une condition sine qua non pour la désescalade, y inclus la désescalade régionale, et un premier pas vers la mise en place d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Nous réitérons notre soutien ferme à la solution négociée à deux États, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, et vivant côte à côte en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
Je vous remercie.