Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.

Madame la Présidente,

Je remercie l’Envoyé spécial du Secrétaire général et le Président de la Commission de Consolidation de la Paix pour leur exposé. Je salue la participation des représentants des Etats de la région.

Il y a 10 ans, les pays de la région signaient l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Aujourd’hui, les faits sur le terrain contrastent avec l’espoir d’une paix durable qui prévalait au moment de la signature.

Le Président de la Confédération suisse l’a constaté par lui-même lors de sa visite en République démocratique du Congo la semaine passée. Dans le camp de déplacés de Bushagara et à l’Hôpital Panzi, il a observé l’ampleur des violences, qui impactent toute la région. Mais il a surtout constaté la résilience extraordinaire des populations, leur volonté de trouver la paix et la nécessité de tout faire pour protéger les civils. Comme l’a indiqué le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege : « Nous ne pouvons-nous limiter à réparer les conséquences de la violence, nous devons traiter ses causes ».

La Suisse s’engage dans toute la région des Grands Lacs pour la promotion de la paix, le respect des droits de l’homme, l’aide humanitaire et la coopération au développement. C’est aussi dans cet esprit qu’elle organise depuis 2016 des Retraites régionales sur les Grands Lacs avec le Bureau de l’Envoyé spécial. Ces espaces d’échanges soutiennent les acteurs impliqués, y compris la société civile, à élaborer des pistes de sortie de crise.

Pour que ces pistes aient une chance réelle de se concrétiser, je souligne trois points :

Premièrement, une coopération entre tous les Etats de la région des Grands Lacs est essentielle pour une prospérité et une stabilité à long terme. Dans ce contexte, la dégradation des relations entre la RDC et le Rwanda constitue une préoccupation majeure. Nous saluons le leadership des Etats de la région encourageant la recherche d’une solution pacifique à la crise dans l’est de la RDC. A ce titre, nous soutenons les processus de Nairobi et de Luanda. En effet, nous sommes convaincus que le dialogue, incluant la participation des femmes et des jeunes, et une véritable collaboration régionale restent le seul chemin possible pour promouvoir des relations de confiance et une paix durable.

Deuxièmement, il est impératif que les attaques contre les populations et les infrastructures civiles cessent immédiatement. Ces attaques constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire ainsi que des violations et abus des droits de l’homme. Nous appelons toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international. L’intensification des combats dans l’est de la RDC a aggravé une situation humanitaire déjà précaire et a conduit au déplacement forcé de plus de 900’000 personnes depuis mars 2022, dont de nombreux enfants. Tel que souligné dans le cadre du processus de Nairobi, le statut des réfugiés et des déplacés internes constitue une question fondamentale qui nécessite des solutions concertées au niveau régional. La Suisse réaffirme également son soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de la RDC et condamne fermement toute aide aux groupes armés locaux ou étrangers.

Troisièmement, pour consolider la paix, il convient d’adresser les causes profondes qui nourrissent les conflits dans la région. Cela passe par le renforcement de l’Etat de droit, le déploiement de l’Etat et de ses services publics et le respect des droits fondamentaux. Dans le même temps, l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles par les groupes armés et les réseaux criminels transnationaux compromettent la paix dans les Grands Lacs. Il est urgent d’instaurer une gestion viable des ressources naturelles et de s’attaquer aux flux financiers illicites afin de promouvoir un développement durable. Enfin, les impacts négatifs du changement climatique contribuent à l’instabilité régionale. Je pense ici aux récentes inondations en RDC et au Burundi par exemple, qui ont provoqué des déplacements d’envergure et fragilisé des populations déjà vulnérables.

Paix, stabilité, coopération : tels sont les objectifs de l’Accord-cadre signé par les Etats de la Région des Grands Lacs. L’encre de cet accord a séché depuis longtemps, mais les armes ne se sont pas tues. C’est pourquoi, nous lançons ici un appel pour davantage de dialogue et de mesures de confiance entre les Etats de la région, la société civile et les partenaires internationaux. La Suisse se tient prête à soutenir ces efforts.

Je vous remercie.

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