Madame la Présidente,
Je remercie la Secrétaire générale adjointe Madame Izumi Nakamitsu pour son exposé. Nous avons pris note de la présentation de Monsieur Roger Waters.
Comme ce Conseil l’a entendu il y a deux jours, et encore ce matin, l’agression militaire menée par la Russie contre l’Ukraine continue de coûter des vies et d’aggraver les souffrances de la population civile au milieu de conditions hivernales. De plus, les répercussions humanitaires et économiques de cette guerre sont ressenties au-delà de l’Ukraine. Il est par conséquent impératif de mettre un terme aux hostilités et de protéger la population civile.
Afin d’obtenir une paix juste et durable conforme au droit international, permettez-moi d’insister sur quatre points essentiels:
Premièrement, nous appelons la Russie à cesser toutes les opérations de combat et à retirer sans délai ses troupes du territoire ukrainien. La Suisse soutient pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Deuxièmement, la Suisse appelle toutes les parties à respecter strictement le droit international humanitaire ainsi que les droits de l’homme. Même en temps de guerre, il y a des règles à respecter. Selon les Conventions de Genève et leurs Protocoles Additionnels, distinguer les cibles militaires des civils ainsi que des biens de caractère civil est une obligation.
Troisièmement, il est important d’avancer vers des solutions pacifiques, justes et durables. Pour y arriver, nous devons nous appuyer sur le droit international et sur les efforts diplomatiques. A cet égard et si les parties le souhaitent, la Suisse se tient prête à fournir des bons offices et à soutenir la désescalade. La neutralité de la Suisse ne fait pas de doute. Pourtant, il n’y a pas de neutralité en cas de violation du droit international ou de la Charte.
Quatrièmement, nous rappelons qu’il ne peut y avoir de paix durable sans reddition de comptes. La Suisse condamne fermement les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme commises en Ukraine. Lorsqu’elle n’est pas combattue, l’impunité encourage de nouvelles violations. En Ukraine et ailleurs, la Suisse soutient les efforts nationaux et internationaux visant à documenter et à poursuivre les crimes de guerre. La Suisse a notamment déféré la situation en Ukraine à la Cour pénale internationale avec une quarantaine d’autres Etats, permettant ainsi au Procureur d’ouvrir immédiatement une enquête. Nous encourageons tous les États membres à ratifier le Statut de Rome et à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale. Nous suivons également de près les discussions sur la création d’un Tribunal spécial pour enquêter sur le crime d’agression en Ukraine. Enfin, nous saluons également le travail effectué par d’autres mécanismes multilatéraux, tels que la Commission d’enquête internationale indépendante du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et le mécanisme d’enquête de l’OSCE par rapport à la situation en Ukraine.
Afin de mettre fin à la guerre et aux souffrances des civils, la Russie doit cesser sans délai son agression militaire contre l'Ukraine.
Je vous remercie.