Madame la Présidente,

La Suisse remercie le Niger et la Norvège pour l’organisation de cette réunion ainsi que les intervenants et intervenantes pour leurs contributions.

« Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde. » Voilà les mots de Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix, elle-même preuve du pouvoir de l’éducation. Pourtant, 127 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, car ils sont déplacés ou affectés par une crise humanitaire, y compris dans des régions de conflits. Les élèves, les enseignants et les écoles demeurent trop souvent la cible d’attaques des parties au conflit. La Suisse condamne fermement les attaques contre les écoles, les enseignants et les élèves en violation du droit international.

La Suisse salue l’adoption unanime de la première résolution du Conseil de sécurité sur l’éducation dans les conflits. Nous devons garantir sa pleine mise en œuvre. J’aimerais souligner trois éléments :

Premièrement, toutes les parties à un conflit armé doivent se conformer aux obligations du droit international en matière de protection des enfants dans les conflits armés, afin de garantir l’éducation et la protection des élèves, des enseignants et des écoles. Nous soutenons tous les efforts visant à protéger l'éducation contre les attaques, notamment le mécanisme de surveillance et de communication de l'information. La Suisse s’engage également en tant que co-présidente des Groupes d’amis Enfants et conflits armés pour le Yémen et la Syrie. De plus, nous encourageons tous les États membres à se joindre à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles pour assurer sa mise en œuvre. Par exemple, la Suisse a modifié son manuel militaire sur le droit opérationnel afin d’éviter les usages militaires des établissements d'enseignement.

Deuxièmement, les enfants font partie des personnes les plus touchées par les interruptions de services de base et les risques sécuritaires. Nous saluons l'accent mis dans la résolution sur les filles et les enfants qui sont souvent exposés à des risques élevés, par exemple la violence sexuelle. Le Conseil de sécurité et les États membres devraient garantir la protection et le maintien du droit à l’éducation. Ceci en accordant une attention particulière aux filles et aux garçons en situation de vulnérabilité, déplacés, en processus de réintégration, réfugiés ou handicapés.

Troisièmement, les efforts de reconstruction devraient être le fruit d’une collaboration entre les différents acteurs engagés sur le terrain ¾ humanitaires, de développement et de paix. Dans sa stratégie de coopération internationale, la Suisse promeut une approche intégrée, réunissant protection de l'enfance et éducation. En situation de crise, l’éducation doit rester une priorité humanitaire. Les efforts du Hub mondial de Genève pour l'éducation dans les situations d'urgence, issu d’un engagement de la Suisse et d’autres acteurs lors du Forum mondial des réfugiés 2019, visent à cela.

Un livre, un stylo : ces objets, pourtant si simples, peuvent faire la différence. Pour un enfant, poursuivre sa scolarité en temps de crise est synonyme de survie, protection et espoir. La protection de l’éducation et des enfants dans des conflits armés restera une priorité pour la Suisse.

Merci pour votre attention.