Madame la Présidente,

Je vous remercie pour l’organisation de cette réunion.

La Suisse condamne avec la plus grande fermeté l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine. La Suisse est profondément choquée par le bombardement d'un hôpital pour enfants à Marioupol et condamne avec la plus grande fermeté cet acte d'une inhumanité inconcevable. La Suisse demande instamment à la Russie de respecter ses engagements internationaux et de cesser immédiatement de bombarder des civils et des installations civiles.

En parallèle à ce drame humanitaire, un autre immense défi pour notre génération et des générations futures, le changement climatique, requiert notre attention. Comme le Secrétaire général l’a souligné, « le changement climatique n’est pas la source de tous les maux, mais il constitue un effet multiplicateur et devient un facteur aggravant de l’instabilité ».

Le financement climatique peut contribuer à la paix et la sécurité. Il soutient les efforts d’atténuation, qui sont essentiels pour réduire l’ampleur des futurs changements climatiques et limiter les risques sécuritaires liés au climat. Les mesures d'adaptation améliorent la résilience des populations et contribuent à la stabilité. La Suisse contribue aux efforts mondiaux de financement climatique dont l’objectif est de collecter 100 milliards de dollars. En 2020, le financement international de la Suisse pour le climat s'élevait à 623 millions de dollars.

J’aimerais souligner les points suivants :

Premièrement, les pays touchés par des conflits sont particulièrement vulnérables aux risques climatiques. Leur capacité d'adaptation est réduite. Avec le Think Tank Igarapé, la Suisse a souligné ce lien par des études de données sur le Sahel et la Corne de l’Afrique. Le financement climatique devrait donc s’attaquer à cette double vulnérabilité. Pour sa part, la Suisse soutient par exemple des communautés au Burkina Faso dans l’adaptation de leurs pratiques d'élevage et la gestion des troupeaux aux défis climatiques et sécuritaires.

Deuxièmement, alors que les femmes sont des actrices indispensables à la paix ainsi qu’une société prospère et stable, elles sont cependant particulièrement touchées par les conséquences du changement climatique. Nous devons ainsi redoubler nos efforts pour les mettre au centre de l’action climatique, notamment dans le domaine de l’adaptation. La Suisse attribue 58% de son financement climatique public bilatéral pour l’adaptation.

Troisièmement, le financement climatique s’inscrit dans toute une palette d’instruments qui contribuent à la paix et la sécurité, et non pas de façon isolée. Les mesures de promotion de la paix doivent être dotées de davantage de ressources pour anticiper et réagir aux risques climatiques. Ces risques doivent être considérés de façon adéquate dans les mandats de missions de paix, et les capacités du personnel onusien pour réagir aux conséquences du changement climatique sur la paix et la sécurité devraient être renforcées.

Nous encourageons les agences onusiennes et les États membres à intégrer davantage les risques climatiques dans leurs programmes et activités pertinentes. La Suisse continue à s’engager pour le développement durable, l’action climatique et la paix.

Merci pour votre attention.