Monsieur le Président,

J’aimerais remercier le Brésil pour l’organisation de ce débat ainsi que les intervenants et intervenantes pour leur contribution.

« Les enfants sont à la fois notre raison de lutter pour éliminer les pires aspects des conflits et notre meilleur espoir de réussite ». Voilà les mots de Graça Machel dans son étude séminale sur l’impact des conflits armés sur les enfants en 1996. Ses mots sont toujours vrais, comme le rapport du Secrétaire général le démontre. Le nombre élevé de violations graves à l’encontre des enfants nous inquiète profondément. Il est particulièrement alarmant que les violences sexuelles et les enlèvements aient augmenté de 20% et qu’une victime sur trois soit une fille.

La Suisse souhaite souligner trois points :

Tout d’abord, les enfants déplacés à l'intérieur de leur pays ou à l’étranger sont particulièrement vulnérables et exposés aux violations graves. Souvent, ces enfants sont aussi privés de leurs droits fondamentaux comme par exemple le droit à l'éducation. La Suisse appelle à la mise en œuvre de la résolution 2601 du Conseil sur la protection de l’éducation dans les conflits et à l’adoption de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles par tous les États.

Deuxièmement, les enfants associés à des groupes armés doivent être traités comme des victimes. Conformément à la résolution 2427, nous appelons tous les États membres à donner la priorité aux mesures non judiciaires axées sur la réadaptation et la réintégration et à ne recourir à la détention qu'en dernier ressort. Une réintégration réussie contribue à son tour à une paix durable. La Commission de Consolidation de la Paix devrait traiter la réintégration comme priorité, également au travers du thème de la santé mentale et du soutien psychosocial, et tenir le Conseil informé de ses délibérations.

Troisièmement, pour protéger les enfants dans les conflits, il est urgent de préserver l'indépendance, l'impartialité et la crédibilité des instruments à notre disposition. Les critères appliqués pour inscrire ou radier les parties responsables de violations graves aux annexes du rapport annuel doivent être clairs, cohérents et objectifs. Cette année, le Secrétaire général a ajouté le Mozambique, l’Ethiopie – et suite à l’agression militaire russe – aussi l’Ukraine à la liste des pays dans lesquels la situation est préoccupante, et il a demandé le renforcement des capacités de surveillance dans la région du Sahel central. La situation des enfants dans ces nouveaux contextes – comme dans l’ensemble des pays mentionnés dans le rapport – doivent recevoir l’attention nécessaire du Conseil. Assurons-nous également qu’il y ait partout suffisamment de ressources humaines et financières pour le mécanisme de surveillance et de communication sur le terrain. Dans ce but, nous appelons le Conseil à inclure des dispositions de protection de l'enfant dans tous les mandats pertinents et les États membres à allouer les ressources nécessaires.

Monsieur le Président,

La Suisse appelle toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, des droits de l'homme et du droit international des réfugiés. L'aspiration prononcée par Graça Machel doit devenir une réalité – en tant que futur membre du Conseil de sécurité, la Suisse continuera à travailler pour garantir la protection des enfants dans les conflits armés.

Merci pour votre attention.

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