M. le Président,

Nous remercions l’Inde pour l’organisation de ce débat et les intervenants pour leurs contributions. Nous félicitons l’Inde pour la conclusion réussie de son mandat au Conseil par cette présidence. La participation du Secrétaire général et du Président de l’Assemblée générale souligne l’importance d’une collaboration étroite entre les organes de l’ONU.

« A world gone mad ». Le constat partagé par le Coordinateur en chef des secours d'urgence, Martin Griffiths, dans cette salle, souligne le chiffre dévastateur de 339 millions de personnes qui auront besoin d’aide humanitaire en 2023 – une personne sur vingt-trois sur la planète. Un monde à la dérive, marqué par un nombre record de personnes déplacées, la famine, le changement climatique, les conflits armés et les violations quotidiennes des droits de l’homme et du droit international humanitaire. De nombreux contextes à l’agenda du Conseil en témoignent.

Ce bilan sombre nous appelle à trouver des réponses communes, durables, ancrées dans le droit international et inspirées par les valeurs et principes de cette organisation. Un multilatéralisme efficace doit se traduire par des résultats tangibles – la protection des civils en est un des plus prioritaires. Comme l’a souligné notre Président devant l’Assemblée générale: « L’ONU offre un cadre unique pour unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales, comme partenaires et non des adversaires ».

Les réponses aux défis complexes ne peuvent être que collectives. Elles passent par un renforcement ciblé du multilatéralisme et par une ONU forte et efficace.

Je voudrais souligner trois aspects :

Premièrement, la Suisse se joint aux appels pour une réforme du Conseil de sécurité pour plus de représentativité, plus de redevabilité et plus d’efficacité. Nous sommes engagés aux côtés de nos partenaires du groupe ACT pour un renforcement des méthodes de travail du Conseil. Le plaidoyer pour un usage plus responsable et plus restrictif du droit de veto en fait partie intégrante. Ce dernier ne doit pas empêcher le Conseil de remplir son mandat de protéger les civils, prévenir les conflits et s’assurer que les auteurs d’atrocités répondent de leurs actes. Nous invitons tous les États à adhérer au code de conduite élaboré par ACT qui vise cet objectif. La résolution 76/262 de l’Assemblée générale promeut la complémentarité entre organes onusiens en cas de blocage dû au veto. La recherche de consensus qui permet au Conseil de parler d’une seule voix reste toute aussi importante.

Deuxièmement, un multilatéralisme efficace doit tenir compte de la diversité des actrices et acteurs et promouvoir les approches inclusives – tout en évitant des doublons. La densité et diversité d’organisations fait de Genève – deuxième siège et moteur opérationnel de l’ONU –  un lieu d’innovation et d’anticipation ouvert et à l’écoute des Etats membres, des ONG, du secteur privé, de la science des données et de la diplomatie scientifique. Pour répondre aux défis globaux, nous pouvons davantage tirer parti de ce centre de gouvernance mondial et du « multilatéralisme à la genevoise ».

Troisièmement, nous resterons engagés dans la mise en œuvre de “Notre Programme Commun”. Nous saluons le Nouvel Agenda pour la Paix dont le Secrétaire-général a présenté les orientations principales. Nous nous félicitions des propositions visant à renforcer la prévention des conflits et la prévoyance, à réduire les risques stratégiques et à répondre à de nouvelles menaces à la paix. Dans ce contexte, continuons à mettre la science, la recherche et les technologies au service de la paix.

M. le Président,

Au Conseil de sécurité, la Suisse s’investira pour une action multilatérale déterminée et le respect du droit international. Elle sera un partenaire au service de tous les États membres. Pour conclure, j’aimerais remercier les membres sortant du Conseil, l’Inde, l’Irlande, le Kenya, le Mexique et la Norvège pour leur contribution à la paix et la sécurité internationales.

Je vous remercie.