Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.
Merci, Monsieur le Président.
Je tiens également à remercier la Directrice d’Ocha Madame Wosornu ainsi que Madame Lewis pour leurs exposés. Et je tiens à remercier tout particulièrement le Sultan de la communauté Masalit d'avoir partagé avec nous son témoignage personnel.
Lorsque la Suisse s’est adressée pour la première fois à ce Conseil concernant la situation au Soudan en mars de l'année dernière, le pays se trouvait à un moment critique de la transition vers la démocratie. Une transition sur laquelle reposaient les espoirs de liberté, de paix et de justice du peuple soudanais. Cependant, l'éclatement du conflit un mois plus tard a brisé ces espoirs et infligé des souffrances incommensurables à des millions de personnes.
Un mépris effroyable pour la vie humaine illustré par d’innombrables violations du droit international a depuis mené à la plus grande crise humanitaire du monde. Face à la nouvelle escalade des affrontements entre les SAF et les RSF dans plusieurs États ces derniers jours, ainsi qu'aux bombardements incessants d'El Fasher et du camp de Zamzam par les RSF, une cessation immédiate des hostilités est impérative, comme l’a à maintes reprises réclamé ce Conseil.
Alors qu’il s’agit de la dernière séance où la Suisse intervient sur ce dossier en tant que membre de ce Conseil, j’aimerais réitérer les points suivants :
Tout d'abord, le droit international humanitaire et les droits humains, ainsi que les engagements comme la déclaration de Jeddah, doivent être pleinement respectés et mis en œuvre par les parties au conflit, qui sont tenues de protéger les civils en toutes circonstances. En tant que membre du groupe « Advancing Lifesaving and Peace in Sudan » (ALPS), nous nous engageons auprès des parties à faciliter l'accès humanitaire et à renforcer la protection des civils – une priorité de la Suisse au Conseil. Comme nous l'avons également souligné au cours des deux dernières années, les organisations locales jouent un rôle essentiel dans la protection des civils et dans la réponse humanitaire. Leur protection mérite une attention particulière, comme le souligne la résolution 2730, qui rappelle aux parties leur obligation de protéger le personnel humanitaire.
Cela m'amène à mon deuxième point, tout aussi urgent : nous devons continuer à améliorer la situation humanitaire. Cette semaine, notre Vice-directeur de la Direction du développement et de la coopération suisse, accompagné de notre Envoyé spécial pour la Corne de l'Afrique, était en mission au Soudan. La délégation suisse s’est rendue à Kassala pour évaluer concrètement les besoins humanitaires immenses et les nombreux défis auxquels la réponse humanitaire est confrontée. Au cours de notre mandat, nous avons constamment plaidé en faveur d'un accès humanitaire rapide, sûr, sans entrave et durable à travers toutes les frontières et les lignes de front, et réclamé la levée de tous les obstacles et de toutes les obstructions. La pire crise alimentaire au monde, menant à la première confirmation de famine depuis des années, a été une question prioritaire pour nous, en particulier en tant que co-point focal informel pour la résolution 2417. La mise en place rapide des centres humanitaires de l’ONU à travers le pays, et un financement continu sont également essentielles. Nous sommes déterminées à maintenir notre soutien humanitaire : depuis le début du conflit, la Suisse s’est engagée à hauteur de plus de 100 millions de dollars au Soudan et dans les pays affectés par ce conflit.
Et troisièmement, nous devons assurer la reddition de comptes, largement absente au cours des vingt dernières années. Sans elle, la paix restera hors de portée. Nous continuerons à appeler à l'action au-delà de notre mandat au Conseil, compte tenu – entre autres – des rapports effroyables de violences sexuelles et basée sur le genre à l'encontre des femmes et des filles, principalement commises par les RSF, ainsi que des violences ethniques et des alertes répétées sur le risque de génocide. Dans le même sens, nous réitérons notre appel aux parties et aux États membres pour qu'ils assurent la pleine mise en œuvre des résolutions de ce Conseil, notamment en s'abstenant de toute ingérence extérieure et en respectant l'embargo sur les armes, dont les violations flagrantes continuent d'alimenter le conflit.
Enfin, nous devons intensifier nos efforts diplomatiques en vue de faciliter un processus politique dirigé par les Soudanaises et Soudanais. À cet égard, la Suisse salue et soutient l'engagement important de l'Union africaine et des pays voisins du Soudan. La Suisse reste résolue à promouvoir une participation active et significative des femmes dans toutes les discussions sur l’avenir de leur pays. Nous réitérons également notre ferme soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général, Ramtane Lamamra, pour compléter et coordonner les efforts diplomatiques et pour travailler avec les parties afin de renforcer la protection des civils. Nous restons à sa disposition pour tout soutien, comme nous l'avons fait par le passé en tant qu’état hôte des pourparlers de proximité à Genève.
Monsieur le Président,
Au cœur de ce désastre causé par l’homme, l’espoir demeure, comme l’a illustré le témoignage personnel de Hanna Eltijani dans cette salle, sous notre présidence en octobre. Cet espoir doit être au centre de nos efforts au sein du Conseil. Il est de notre responsabilité d'agir sans délai et de parler d'une seule voix face à cette catastrophe humaine. Alors que le mandat de la Suisse au Conseil touche à sa fin, nous réaffirmons notre solidarité et notre engagement continu en faveur de la liberté, de la paix et de la justice pour toutes les Soudanaises et tous les Soudanais.
Je vous remercie.