Questa dichiarazione è stata fatta in francese. La Svizzera si esprime sempre in francese al Consiglio di Sicurezza dell'ONU. Infatti, si tratta dell'unica lingua che è sia lingua ufficiale dell'ONU sia lingua nazionale svizzera.

Monsieur le Président,

Je vous remercie d’avoir organisé ce débat. Je remercie le Secrétaire général des Nations unies pour son intervention, mais bien au-delà de son intervention pour son engagement inlassable pour faire progresser la paix et le dialogue surtout quand c’est le plus difficile.

Mesdames et Messieurs,

Le constat tout d’abord. Et il n’est pas positif.

L’époque que nous traversons est marquée par la remise en question du multilatéralisme, la multiplication des conflits et le creusement des inégalités.

Mais où est notre responsabilité commune ? Il nous revient ici de rappeler les principes essentiels inscrits dans la Charte des Nations unies, que je tiens dans ma main, et de veiller à remplir le mandat qu’elle nous a confié. 

Ce texte fondamental exprime la volonté commune de tous les peuples à vivre en paix.

Ce texte est le garant des valeurs universelles et des grands principes de l’ordre multilatéral

  • de l’égalité souveraine des Etats à l’interdiction du recours à la force,
  • de la défense des droits humains en passant par le progrès économique et social des peuples.

Dans la guerre, la souffrance des civils est toujours le dénominateur commun.

Or, le droit international humanitaire impose des obligations à toutes les parties au conflit. La Suisse est dépositaire des Conventions de Genève, et fidèle à notre longue tradition humanitaire, nous nous engageons à défendre et à faire respecter le droit international.

Comme membre de ce Conseil, nous nous engageons à remplir le mandat clair et unique que la Charte des Nations unies nous confère ici : le maintien de la paix et la sécurité internationales.

Avec l’agression militaire russe contre l’Ukraine, la Charte est violée à grande échelle.

Pourtant, séance après séance, la Fédération de Russie, membre permanent de ce Conseil, nie sa responsabilité.

  • Envers les milliers de morts et de blessés en Ukraine.
  • Envers les millions de personnes déplacées et, enfin,
  • Envers celles et ceux qui sont plongés dans une profonde insécurité, où qu’ils soient dans le monde, y compris en Russie.

Les conséquences de cette guerre sont planétaires.

  • La sécurité alimentaire mondiale est fragilisée.
  • Le secteur énergétique est perturbé.
  • Les risques nucléaires augmentent.
  • Les inégalités se creusent.

La Suisse attend de la Fédération de Russie, qu’elle respecte la Charte et ses principes.

La Suisse appelle une fois encore la Russie à cesser les hostilités, à retirer ses troupes du territoire ukrainien et à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Mesdames et Messieurs,

Si le mandat du Conseil de sécurité est clair, celui-ci n’affiche pas toujours l’efficacité voulue.

Alors qu’il s’agit de sauver des vies, de garantir la sécurité globale et de renforcer la stabilité, nos discussions s’enlisent dans des cycles qui n’aboutissent pas à des résultats sur certaines questions.

Ce Conseil ne doit pas gaspiller le bien le plus précieux dont il dispose : la confiance de celles et ceux qui comptent sur nos travaux pour garantir une vie dans la dignité et la paix.

Nous avons les moyens de remplir notre mandat. En témoignent les 26 résolutions que nous avons adoptées depuis janvier. Des résolutions visant à promouvoir la paix et la sécurité en Colombie, en Afghanistan, en Irak et au Soudan du Sud.

Ces exemples sont là pour nous rappeler que le Conseil de sécurité, même si c’est plus difficile qu’avant, a gardé sa capacité d’action.

Bien sûr ce Conseil a d’urgence besoin de réformes. La Suisse s’engage depuis de très nombreuses années pour sa meilleure représentativité – à commencer par les pays africains – et pour de meilleures méthodes de travail. Pourtant aucune réforme ne remplacera la volonté des Etats à respecter la Charte.

Dans son Nouvel agenda pour la paix, le Secrétaire général indique la marche à suivre pour le renforcer : resserrer les rangs derrière les principes d'universalité, de solidarité et de confiance.

Mesdames et Messieurs,

La Suisse assume ce devoir de solidarité. En Ukraine, nous nous engageons à alléger les souffrances de la population civile, à rendre justice aux victimes et à promouvoir une solution politique au conflit le moment venu.

Nous avons ouvert nos portes aux personnes fuyant la guerre, apportons un soutien humanitaire et collaborons avec le gouvernement ukrainien pour le processus de reconstruction.

Les tâches qui attendent l’Ukraine sont immenses.

Pour ne donner qu’un exemple : une surface quatre fois plus grande que la Suisse est minée en Ukraine. Là aussi, nous soutenons le déminage humanitaire avec notre savoir-faire ainsi qu’avec des livraisons de matériel. Et nous envisageons de renforcer encore ces engagements.

C’est dans cet esprit de solidarité, que nous appelons à une relance de l'initiative de la mer Noire. La Suisse exprime sa gratitude envers le Secrétaire général pour son engagement infatigable dans ce sens.

Mesdames et Messieurs,

Le multilatéralisme est la seule option

  • pour parvenir à la paix,
  • pour sortir des logiques individuelles, dans lesquelles chacun ne cherche qu’à défendre ses intérêts et à maximiser son influence,
  • pour relancer la recherche de solutions communes, durables et garantissant une vie digne pour toutes et tous.

Dans cette optique, la Suisse salue les initiatives diplomatiques en faveur d’une paix durable en Ukraine, une paix enracinée dans la Charte des Nations unies.

Car c’est la Charte qui est la pierre angulaire de la coexistence pacifique de tous les États.

Hier comme aujourd’hui, le repli, la menace et la violence n’apporteront pas de réponses aux dysfonctionnements et aux déséquilibres du monde dans lequel nous vivons.

Ce Conseil ne peut remplir avec succès son mandat, et donc mettre en œuvre la volonté commune des peuples de ce monde de vivre en paix et en sécurité, que s’il agit dans un esprit de confiance et de collaboration.

Cet esprit doit guider chacune et chacun autour de cette table. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de changer le cours des choses. Il faut le vouloir. Il faut le vouloir ardemment. Car une paix durable vaut plus que tout gain éphémère.

Je vous remercie pour votre attention.

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