Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Monsieur le Président,
Nous remercions le Sous-Secrétaire général Khiari pour son exposé et saluons la participation du représentant de la République populaire démocratique de Corée à nos délibérations.
Suite aux essais et annonces des derniers mois, la Suisse a observé avec la plus grande inquiétude cette nouvelle tentative de lancement d’un satellite par la RPDC lundi dernier. Son échec ne doit pas nous tromper sur le fait qu'il s'agit d'une violation des résolutions de ce Conseil. La Suisse la condamne - comme elle le fait pour toutes les violations. C’est pourquoi nous condamnons également le lancement encore plus récemment d’une salve de missiles balistiques à courte portée par la RPDC. Nous notons que les autorités japonaises ont été notifiées de la tentative de lancement d’un satellite. Toutefois, un tel avertissement serait plus efficace si tous les acteurs régionaux et organisations internationales pertinentes sont informées en avance.
Permettez-moi d’ailleurs de souligner trois points :
Premièrement, nous réitérons notre appel à la RPDC à renoncer à toute future tentative de lancement de missiles balistiques. Tout tir recourant à la technologie des missiles balistiques constitue une violation du droit international, notamment des résolutions de ce Conseil de sécurité. Comme évoqué lors de nos dernières séances, la question de la charge de la fusée n’est pas déterminante dans cette situation. Ce Conseil devrait donc condamner ces tirs et y répondre.
Deuxièmement, si les obligations qui découlent des résolutions valent en premier lieu pour la RPDC, elles s’appliquent également à tous les États. Ceux-ci sont tenus de mettre en œuvre de manière effective les sanctions du Conseil de sécurité. Sauf exemption préalable par le comité 1718, des projets de coopération dans les domaines spatial et de l’armement sont par principe incompatibles avec le respect des sanctions de ce Conseil. De plus, en tant qu’Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), nous sommes tenus de lutter contre la prolifération des armes nucléaires. Toute tentative de légitimer le développement du programme et des vecteurs nucléaires de la RPDC viole l’esprit des résolutions de ce Conseil et du TNP. La vigilance continue de tous les Etats membres de l’ONU est donc nécessaire. Nous devons tous agir en faveur du désarmement et du maintien du tabou nucléaire. Il s’agit d’une obligation légale, d’un devoir moral et d’une nécessité existentielle.
Troisièmement, n’oublions pas le sort de la population de la RPDC, qu’il ne faut pas laisser pour compte. Nous sommes troublés de voir que, même après l'assouplissement des lourdes restrictions mises en place par la RPDC en lien avec la pandémie, l’accès des humanitaires internationaux au pays ne soit pas encore possible. Le système onusien et des acteurs bilatéraux et non-gouvernementaux seraient pourtant prêts à reprendre leur soutien à la population de la RPDC. Nous rappelons qu’ils devraient toutefois bénéficier d’un accès sûr et sans entrave.
Monsieur le Président,
Le Conseil ne doit pas rester passif face à ces essais qui, conjointement avec le programme nucléaire de la RPDC, constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale. Il joue un rôle indispensable pour encourager le dialogue, la désescalade et la recherche de solutions diplomatiques. Il s’agit, comme recommandé par le Nouvel Agenda pour la Paix, de remédier au délitement des normes internationales visant à prévenir la dissémination et l’emploi des armes nucléaires. Nous soulignons également que les violations graves et systématiques des droits humains et l'impunité doivent cesser.
Enfin, toute action du Conseil doit se baser sur des informations fiables et indépendantes. Dans ce contexte, la Suisse regrette profondément que suite au véto de mars dernier, le mandat du groupe d’experts n’ait pas été renouvelé. La Suisse, pour sa part, continuera son engagement au sein du Conseil, du comité de sanctions et sur place pour une péninsule coréenne dénucléarisée et en paix.
Je vous remercie.