Diese Stellungnahme wurde auf Französisch gelesen. Die Schweiz spricht im UN-Sicherheitsrat immer auf Französisch. Es ist die einzige Sprache, die sowohl offizielle Sprache der Vereinten Nationen als auch eine Landessprache der Schweiz ist.
Merci, Monsieur le Président,
Et comme mes collègues, je voudrais remercier le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. Türk, ainsi que la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en RPDC, Mme Salmón, de leurs exposés. Et je voudrais aussi exprimer notre gratitude à Monsieur Gumhyok Kim pour avoir partagé son histoire avec nous, et pour son courage.
Comme le dit le Haut-Commissaire aux droits de l’homme : la paix et les droits humains sont indissociablement liés. Il ne peut y avoir de paix durable sans respect des droits humains et sans lutte contre l’impunité. Son exposé a d’ailleurs illustré de façon impressionnante ce lien. Et aussi ce Conseil a reconnu, dans sa résolution 2171, que le respect ou non des droits humains permet de détecter à l’avance les risques de conflits et de les prévenir.
Monsieur le Président,
Comme cela a été déjà mentionné, en 2014, la Commission d'enquête a conclu que des violations graves et systématiques des droits humains et d'éventuels crimes contre l'humanité étaient commis en RPDC. Dix ans plus tard la situation s’est encore détériorée.
La liste de ces violations comme la détention arbitraire, la torture et la disparition forcée vers des camps de prisonniers politiques, reste longue. Le contrôle strict des médias et la promulgation de lois répressives, limitent sévèrement la liberté de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations. Cette répression, la surveillance, et la coercition s'aggravent, instaurant un climat de peur dans le but d’étouffer les libertés fondamentales.
Cette grave situation des droits humains en RPDC menace la stabilité et la paix dans la région et au-delà. Tandis que le gouvernement investit davantage dans les programmes militaires, la population est de plus en plus laissée pour compte. Les ressources publiques limitées pour répondre aux besoins des citoyennes et citoyens ont un impact important sur la réalisation de leurs droits économiques, sociaux et culturels. Une privation importante de nourriture, de soins de santé, d'accès à l'eau et à des services d'assainissement et de conditions de vie décentes démontre un sous-investissement flagrant dans la population. Parallèlement, l'exploitation de la main-d'œuvre pour financer la militarisation est endémique. Cette militarisation pèse lourdement sur la population, affectant surtout les femmes, les enfants et les plus vulnérables. Il existe donc un lien clair entre ces violations des droits humains et la poursuite de l'armement nucléaire et balistique par la RPDC.
Pour toutes ces raisons, la Suisse reste préoccupée par les violations graves et systématiques des droits humains et d'éventuels crimes contre l'humanité commis en RPDC. Nous rappelons que les droits humains sont universels, indivisibles et inaliénables. Nous rappelons également l’obligation de la RPDC de mettre fin immédiatement à toutes les violations et de respecter ses obligations de droit international, y compris des droits humains. En outre, nous rappelons à la RPDC son obligation de protéger les droits humains de ses citoyennes et citoyens rapatriés et exhortons tous les États à respecter le principe de non-refoulement.
Monsieur le Président,
Dix ans après le rapport de la Commission d’enquête, la justice se fait toujours attendre pour la population en RPDC et la culture de l'impunité persiste. L'obligation de rendre des comptes est essentielle pour garantir l'État de droit et rendre justice aux victimes. Cela nécessite des poursuites pénales, des réparations, ainsi que des mesures non judiciaires telles que la recherche de la vérité et les réformes institutionnelles, tout en plaçant les victimes au cœur de ces processus. Nous exhortons la RPDC à respecter ses obligations internationales et à enquêter sur ces crimes.
En parallèle, ce Conseil ne peut pas oublier la population de la RPDC et doit examiner toutes les options à sa disposition pour assurer que les violations des droits humains ne demeurent pas impunies.
Nous saluons les premiers signes d'ouvertures des frontières de la RPDC, mais nous soulignons que cela devrait aller de pair avec l'accès de la population à l’aide humanitaire. Pour ce faire, il est essentiel que le personnel humanitaire ait un accès rapide, sûre et sans entrave. Cela contribuerait également à fournir à la population une base pour améliorer ses perspectives économiques.
Enfin, la Suisse appelle la RPDC à entrer en dialogue et à collaborer avec les mécanismes internationaux, ainsi qu’à octroyer l’accès au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à la Rapporteuse spéciale et aux organisations de la société civile.
Je vous remercie.