Monsieur le Président,

La Suisse tient à remercier le Royaume-Uni pour l’organisation de ce débat important et les intervenants pour leur contribution. Les effets de la Covid-19 continuent de se faire ressentir sur la paix et la sécurité internationales. L’impact de la crise sanitaire sur les instruments du Conseil de sécurité, en particulier les processus de médiation et le déploiement des missions de maintien de la paix, n’est plus à démontrer.

Face à l’ampleur de la crise, les vaccins offrent une perspective de sortie de la phase aigüe de celle-ci. Une distribution équitable basée sur le principe de la solidarité globale est cruciale pour que personne ne soit laissé pour compte. La communauté internationale doit unir ses efforts pour garantir une distribution juste des vaccins, particulièrement dans les contextes de conflit et d’insécurité. La continuité des services de santé essentiels et la couverture sanitaire universelle, notamment durant les conflits armés, contribue à des sociétés plus inclusives, un facteur clé pour la pérennisation de la paix.

Plus la phase aigüe de la crise sanitaire se prolongera, plus la pandémie risquera de réduire à néant les efforts de règlement des conflits et les acquis obtenus par les pays en transition, que ce soit en matière de consolidation de la paix ou de développement. Il est dès lors important que le Conseil de sécurité s’engage en soutien des efforts de vaccination, en particulier dans les zones de conflit et les contextes fragiles.

La Suisse souhaite souligner trois domaines d’action prioritaires:

Tout d’abord, la Suisse salue la mise en place de la COVAX Facility, à laquelle elle contribue substantiellement en tant que pays autofinancé et donatrice de la COVAX Advance Market Commitment. Dans un premier temps, son objectif immédiat est d’atteindre d’ici juin la vaccination des groupes les plus vulnérables tels que les travailleurs de la santé dans tous les pays. La Suisse appuie également le travail d‘organisations telles que Gavi, pour soutenir des pays à bas et moyen revenu dans la préparation des campagnes de vaccination et garantir leur accès aux diagnostics et aux thérapies. Dans ce sens, la Suisse soutient les efforts de l’initiative ACT-A.

Deuxièmement, la Suisse exhorte toutes les parties aux conflits armés à garantir aux acteurs humanitaires un accès rapide, sans entrave et durable aux populations touchées. A l’aube du cinquième anniversaire de sa résolution 2286(2015), la Suisse appelle le Conseil à veiller à la protection de la mission médicale: il est inadmissible qu’au milieu d’une pandémie, les attaques sur des patients, des hôpitaux et sur le personnel médical prennent de l’ampleur. Le Conseil doit également assurer un suivi rigoureux de ses engagements en matière de protection des civils, y inclus des femmes et des enfants. La Suisse encourage donc le Secrétaire général à inclure les différents aspects liés à la vaccination dans son prochain rapport sur la protection des civils.

Troisièmement, la garantie d’une lutte efficace contre la pandémie passe indéniablement par une cessation des hostilités. Près d’un an après l’appel du Secrétaire général, la Suisse appelle à un sursaut collectif et à la conclusion d’accords de cessez-le-feu, notamment au Yémen, en Syrie et en République centrafricaine. La résolution 2532(2020) a constitué un appel crucial à une pause humanitaire. Le Conseil doit renforcer la mise en œuvre de cette résolution de façon systématique dans les situations-pays dont il est saisi. La Suisse soutient tous les efforts pour actualiser le cadre de la résolution 2532 et pour face faire au stade actuel de la crise de la Covid-19, en particulier le soutien à l’acheminement de vaccins dans les zones de conflits et dans les contextes de consolidation de la paix.

Je vous remercie.