Merci, Madame la Présidente.

Permettez-moi tout d'abord de vous saluer, Madame la Ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, ainsi que le focus proposé pour cette session : les femmes, la paix et la sécurité. Je voudrais également remercier également la Représentante spéciale, Mme Roza Otunbayeva de son exposé et de son engagement. Nous sommes également très reconnaissants envers Mme Sima Sami Bahous, directrice exécutive d'ONU Femmes, pour sa contribution claire qui, tout en montrant une situation dramatique, nous donne l’espoir qu’elle peut changer. Et finalement j’aimerais aussi remercier Mme Mina pour son témoignage poignant et touchant.

En 2020, quatre femmes négociatrices de paix ont participé aux pourparlers intra-afghans de paix à Doha. Le film « The Sharp Edge of Peace » documente leur engagement indéfectible. Nous les entendons dire : « Mon espoir est que nous aurons une paix honorable. Une paix que nous ne regretterons pas. »

La Suisse reste déterminée à poursuivre, avec les membres de ce Conseil, son soutien actif à l'Afghanistan en plaçant les intérêts, les préoccupations et les aspirations du peuple afghan au premier plan de son action, pour justement travailler en faveur de cette « paix que nous ne regretterons pas ».

J’aimerais souligner deux points :

Premièrement, comme le soulignent les recommandations de l’évaluation indépendante du Coordonnateur spécial et de la résolution 2721 : la réintégration de l'Afghanistan dans la communauté internationale nécessite des progrès tangibles en matière de respect de ses obligations internationales. La Suisse reste engagée sur cette voie pour un Afghanistan en paix avec lui-même et avec ses voisins. Nous insistons sur le fait que ces efforts doivent inclure la levée immédiate de toutes les restrictions contraires aux obligations internationales affectant les droits des femmes et des filles et leurs libertés fondamentales, y compris la mise en conformité ou l’abrogation des nouvelles lois dites « de moralité ». La reddition de compte pour les violations des droits humains reste un impératif.

Les grands défis du pays, notamment la convergence des crises économiques, climatiques et sécuritaires, ne peuvent être relevés qu'avec la participation active des femmes et la protection et le respect de leurs droits. En refusant l’accès à l’éducation aux filles, les talibans empêchent toute une génération de la possibilité de se préparer à relever les défis futurs de leur pays, à un moment où la participation des femmes en tant que travailleuses, dirigeantes et entrepreneuses est essentielle pour relancer l'activité économique. Leur participation active à la gestion des ressources est cruciale pour atténuer les impacts environnementaux aggravés par le changement climatique et renforcer la résilience des communautés. Leur inclusion dans toutes les mesures de prévention et les initiatives de paix est indispensable pour réussir à durablement lutter contre la violence armée et le terrorisme en Afghanistan.

En collaboration avec l'Indonésie, l'Irlande et le Qatar, mon pays organise lundi prochain un événement sur « l’inclusion des femmes dans l’avenir de l’Afghanistan ». À cette occasion, nous entendrons les femmes qui ont participé aux pourparlers de 2020 et celles qui sont actuellement engagées sur le terrain en Afghanistan. Nous devons soutenir les femmes et amplifier leurs voix, et nous appelons la MANUA à continuer à s’engager avec vigueur pour celles-ci.

Deuxièmement, la Suisse s’engage à continuer d’apporter son soutien à l'Afghanistan, notamment en renforçant la résilience des populations vulnérables. Il est profondément préoccupant de constater que plus de la moitié de la population afghane continue de dépendre de l'aide humanitaire pour sa survie. Afin de garantir l'efficacité de cette aide, il est essentiel d'assurer un accès complet, sûr et sans entrave aux populations dans le besoin. À cet égard, et comme le Secrétaire général l’a clairement souligné dans son rapport, les talibans doivent lever les restrictions imposées aux travailleuses humanitaires et s’abstenir d’interférer dans les opérations humanitaires. La violence contre le personnel humanitaire, leurs locaux et leurs biens en Afghanistan a créé un environnement hostile pour celles et ceux qui œuvrent à la protection des populations. Nous rappelons avec insistance que le personnel humanitaire doit, en tout temps, être protégé et respecté.  

Madame la Présidente,

C'est cet espoir d'une paix honorable, dans un pays où les droits humains et les libertés fondamentales de chaque individu sont respectés, qui doit continuer à guider notre engagement commun. La Suisse restera une partenaire fiable dans cette entreprise.

Je vous remercie.

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