Monsieur le Président,

Je remercie les intervenants pour leur précieuse présentation. Je tiens à exprimer notre reconnaissance à l’ancien Représentant Spécial du Secrétaire Général M. Mahamat Saleh Annadif pouravoir guidé le travail du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Nous nous réjouissons de travailler avec sa ou son successeur dès sa nomination. Nous remercions également Mme Giovanie Biha pour le travail effectué à la tête du Bureau ad intérim.  

La Suisse s’engage de longue date pour la paix et le développement aux côtés des pays sahéliens. Nos priorités - la protection des civils, une paix durable et la sécurité climatique - se retrouvent au cœur des activités de l’UNOWAS.

Les populations de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel sont confrontées à des multiples défis. Elles portent le fardeau cumulé du changement climatique, de conflits armés, de l’insécurité alimentaire et les prix de l’énergie. Si ce fardeau est lourd pour tout le monde, les personnes vulnérables le ressentent particulièrement. 40 millions d’enfants ne fréquentent pas l’école au Sahel, un chiffre alarmant que nous a appris le rapport du Secrétaire général. L’avenir de ces enfants, en particulier celui des filles, est en jeu.

Monsieur le Président,

Nous ne pouvons pas tarder à apporter des perspectives à ces populations, en particulier à la jeunesse, afin de développer leur potentiel et celui de leur région. Permettez-moi d’évoquer trois pistes concrètes à cette fin :  

D’abord, il est essentiel de répondre de façon holistique aux causes profondes de l’extrémisme violent et des conflits – comme l’UNOWAS s’y emploie et la Commission de consolidation de la paix le recommande. Cela est indispensable pour faire face à l’insécurité persistante dans la région, y compris la menace terroriste dans le centre du Sahel et le risque de propagation aux pays côtiers. Les mesures de lutte contre le terrorisme doivent être conformes au droit international, notamment aux droits de l'homme et au droit international humanitaire. Nous souhaitons également mettre en avant l’importance de l’inclusion et du respect des droits humains dans la prévention de l’extrémisme violent. Leur rôle clé a été souligné à maintes reprises lors des conversations régionales que l’UNOWAS et la Suisse organisent depuis 2016, et dont la prochaine édition est prévue fin février à Dakar.

Ensuite, sur le plan politique, l’accompagnement des Etats en transition, notamment le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, doit rester une priorité dans la collaboration avec la CEDEAO. La Suisse souligne l’importance du dialogue inclusif dans ces contextes et appelle tous les acteurs à respecter l’ordre constitutionnel et à se conformer à l’Etat de droit. Nous sommes encouragés par les élections pacifiques au Sénégal, les progrès vers la cohésion sociale et la réconciliation en Côte d’Ivoire, et les avancées de la justice transitionnelle en Gambie. En même temps, nous regrettons les faibles progrès en matière de représentation et de participation des femmes aux processus politiques et décisionnels. Nous encourageons l’UNOWAS à continuer le plaidoyer pour la représentation pleine, égale et significative des femmes dans les processus électoraux prévus cette année.

Finalement, le rapport du Secrétaire général illustre les multiples effets du changement climatique sur les conditions de vie, la sécurité alimentaire et les conflits en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Aider les communautés à s'adapter aux effets du changement climatique et à en atténuer l'impact doit faire partie intégrante des réponses aux défis de la région. Afin de créer des perspectives économiques locales, la Suisse réalise des investissements qui visent à renforcer la résilience des pays concernés et préserver leurs ressources naturelles.

Monsieur le Président,

Le rapport du Secrétaire général témoigne à nouveau de l’importance que revêt l’UNOWAS pour relever les défis dans la région. Dans le cadre de notre rôle de porte-plume exercé conjointement avec le Ghana, nous travaillerons avec tous les membres du Conseil pour le soutien continu au travail du bureau et pour la présence de l’ONU dans la région. Pour terminer, je me fais l’écho de mon collègue ghanéen et me permets d’annoncer des négociations pour une déclaration présidentielle que nous souhaitons soumettre prochainement à l’attention du Conseil.

Je vous remercie.

 

 

 

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