Monsieur le Président,

Je remercie son Excellence, Monsieur Andrew Holness et l’Envoyée spéciale, Madame María Salvador pour leurs interventions. Mes remerciements s’adressent également à Madame Marie Yolène Gilles, directrice exécutive de la Fondasyon Je Klere, pour son exposé et aux Ministres des affaires étrangères d’Haïti et de la République dominicaine dont je salue la présence.  

Je remercie l’Ambassadeur Biang pour son rapport sur le travail du comité 2653. Nous appelons tous les Etats membres à respecter et mettre en œuvre les sanctions établies. Toutes les mesures doivent être prises pour, y compris la prévention de la prolifération illicite et du détournement d’armes et de munitions.

Le rapport du Secrétaire général témoigne de l’ampleur de la détérioration de la situation sécuritaire et en matière de droits humains en Haïti. Et comme il l’a souligné lors de sa visite dans le pays, « chaque jour compte ». La Suisse est prête à travailler avec les autres membres du Conseil en vue d’une force de soutien à la Police nationale haïtienne.

À cet égard, j’aimerais souligner les trois points suivants :

Premièrement, la Suisse condamne fermement les violences sexuelles et basées sur le genre commises à l’encontre des Haïtiennes et des Haïtiens. Il est essentiel de renforcer les capacités du BINUH afin de lutter contre ce fléau, notamment par le biais de ressources humaines spécialisées additionnelles dans le renouvellement du mandat. Les victimes et survivants de ces violences doivent bénéficier d’un accès aux soins et les personnes responsables doivent être jugées.

Deuxièmement, suite au nombre de violations graves des droits de l’enfant, Haïti figure sur la liste des situations préoccupantes du dernier rapport du Secrétaire général sur les enfants dans les conflits armés. Les enfants sont particulièrement vulnérables et victimes de recrutement, d’enlèvements, de meurtre, de viol et d’autres formes de violence sexuelle. Des attaques contre des écoles et des hôpitaux ou le refus d’accès à l’aide humanitaire ont également été constatés. La Suisse soutient, de ce fait, l’inclusion de mesures relatives à la protection de l’enfance dans le renouvellement du mandat du BINUH.


Troisièmement, l’accès à l’assistance humanitaire sûr, rapide et sans entrave reste essentielle pour la population dans le besoin. La communauté internationale doit rester aux côtés des Haïtiennes et Haïtiens. Les services de base sont toujours inaccessibles et près de la moitié de la population est victime d’insécurité alimentaire, et ce alors que des milliers d’hectares de terres arables sont abandonnés face à la violence des gangs et que les cultures sont détruites par les catastrophes naturelles. Dans ce sens, des mécanismes d'alerte précoce ainsi que des systèmes agricoles résilients sont notamment nécessaires afin d’atténuer l’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire.

Monsieur le Président,

Une réponse aux crises complexes affectant le pays ne pourra être trouvée que par le biais d’un dialogue inter-haïtien. Nous encourageons la recherche de compromis par toutes les parties, afin de proposer une réponse politique collective et inclusive, ainsi que la poursuite du dialogue régional, particulièrement celui mené par les pays de la CARICOM. La Suisse appelle également au rétablissement de l’état de droit, notamment par le biais d’une réforme du système judiciaire et pénitentiaire. Ceci permettrait de lutter efficacement contre l’impunité et de poser les fondements d’une paix durable.

Ce conseil doit faire preuve d’unité dans le renouvellement du mandat du BINUH afin de lui permettre de remplir efficacement sa mission.

Je vous remercie.

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