Nous remercions le Secrétaire général de son intervention.

La Suisse est préoccupée au plus haut point face aux derniers développements au Moyen-Orient. Le risque d’une guerre régionale dont nous mettons en garde depuis maintenant presque un an est sur le point de devenir réalité. En vue des innombrables vies civiles en danger, il est impératif que tous les acteurs dans la région cessent immédiatement leurs hostilités pour permettre une désescalade et que ce Conseil assume pleinement son rôle.

L’intensification des hostilités entre Israël et le Hezbollah, y compris les informations faisant état d’incursions terrestres israéliennes, tout comme les tirs d’environ deux cent missiles balistiques par l’Iran sur le territoire israélien sont inacceptables. Il en va de même pour les offensives menées par les Houthis et d’autres groupes armés dans la région. Toutes ces attaques doivent immédiatement cesser. 

La Suisse condamne la spirale de violence de ces dernières semaines. Elle met en danger la vie des civils dans toute la région. Les victimes civiles, se comptent en dizaines de milliers, dont d’innombrables enfants. Plusieurs millions sont déplacés de force en raison des hostilités.

La population civile paye ainsi le prix lourd de cette escalade militaire au Liban, dans tout le territoire palestinien occupé et en Israël.

Le dialogue est le seul moyen pour éviter une guerre régionale. La Suisse soutient tous les efforts en vue de solutions diplomatiques pouvant mener à un arrêt immédiat des violences dans toute la région. Toutes les parties, et ceux qui ont une influence sur elles, doivent maintenant faire preuve d'un maximum de retenue. 

La Suisse appelle toutes les parties à agir dans les limites imposées par le droit international, y compris la Charte des Nations Unies. La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays dans la région doivent être respectées. 

De plus, la volonté de ce Conseil est claire : toutes ses résolutions doivent être mises en œuvre. Cela concerne les résolutions exigeant un cessez-le-feu à Gaza et demandant la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Cela vaut également pour celles sur la sécurité maritime en Mer Rouge.

De même, nous appelons encore une fois avec insistance à un retour à la cessation des hostilités de part et d’autre de la Ligne bleue, ainsi qu’à un réengagement immédiat quant à la mise en œuvre de la résolution 1701. Cette résolution est reconnue par tous. Elle dresse un chemin pour résoudre les causes sous-jacentes du conflit et permettre aux populations au Liban et en Israël de vivre en paix et en sécurité. 

Le droit international humanitaire doit impérativement être respecté par toutes les parties en toutes circonstances et indépendamment de la question de la licéité du recours à la force. Cela comprend le strict respect des principes relatifs à la conduite des hostilités tels que la distinction entre civils et combattants, la proportionnalité, et la précaution dans l’attaque. La Suisse condamne toutes les violations du droit international ayant eu lieu ces derniers jours, y compris les attaques balistiques d’hier de l’Iran sur Israël. La Suisse condamne également toutes les violations du droit international humanitaire et toute violence contre les civils, comme les actes de terreur à Jaffa hier ou les attaques croissantes des colons en Cisjordanie.

Monsieur le Secrétaire général,

La Suisse renouvelle son soutien à l’engagement et les bons offices de l’ONU dans la région. Cela concerne en particulier la FINUL et UNSCOL. La FINUL, à laquelle la Suisse contribue par l’intermédiaire de l’ONUST, accomplit actuellement son travail dans un environnement extrêmement dangereux pour réduire les tensions et assurer la liaison entre les parties.

La Suisse réitère aussi son plein soutien au travail du Secrétaire général.

En outre, l'ONU fournit actuellement, en collaboration avec d'autres organisations, une aide humanitaire à tous les civils dans le besoin. Nous appelons à nouveau à la protection du personnel de l’ONU, en particulier du personnel humanitaire et du personnel de maintien de la paix.

Il est urgent de mettre un terme aux souffrances des populations civiles et de rétablir le dialogue en vue de pacifier la région. La responsabilité d’un Conseil de sécurité, uni dans son action en faveur de la paix, est claire.

Je vous remercie.

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