Je me permets de faire une déclaration à titre national.
Comme mes collègues, je voudrais d’abord remercier le Sous-Secrétaire général Khiari de son intervention.
Face aux souffrances inqualifiables frappant sans relâche les civils au Moyen Orient, il est difficile d’imaginer que la région puisse sombrer encore davantage dans la violence. Et pourtant, nous vivons des développements extrêmement dangereux ces derniers jours au sujet desquels la Suisse exprime sa plus grave préoccupation.
Une guerre régionale ne mènera à aucune issue favorable et mettra en danger d’innombrables vies civiles. Il est donc impératif que tous les acteurs dans la région cessent immédiatement les hostilités pour permettre une désescalade. Ce Conseil doit également assumer pleinement son rôle.
La Suisse condamne l’escalade dangereuse de la violence au Moyen Orient, dans laquelle s’inscrivent les frappes aériennes d’Israël en Iran dans la nuit de vendredi à samedi tout comme les tirs de missiles balistiques par l’Iran sur le territoire israélien en début de ce mois.
La Suisse appelle toutes les parties à agir dans les limites imposées par le droit international, y compris la Charte des Nations Unies. La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays dans la région doivent être respectées. Je rappelle à ce titre que les actes de représailles armées sont prohibés par le droit international.
Les frappes aériennes d’Israël sur une grande partie du Liban, l’opération terrestre au Liban, les opérations dans la bande de Gaza et en particulier actuellement dans le nord, les attaques continues du Hamas et du Hezbollah ainsi que les offensives menées par les Houthis et d’autres groupes armés dans la région doivent cesser. Les civils en paient le plus lourd tribut. Les victimes civiles, se comptent en dizaines de milliers, dont d’innombrables enfants. Plusieurs millions sont déplacés en raison des hostilités. Toutes ces attaques doivent immédiatement cesser.
Le droit international humanitaire doit impérativement être respecté par toutes les parties en toutes circonstances et indépendamment de toute réciprocité ou de la question de la licéité du recours à la force. Cela comprend le strict respect des principes relatifs à la conduite des hostilités tels que la distinction entre civils et combattants, la proportionnalité, et la précaution. La Suisse condamne toutes les violations du droit international, y compris du droit international humanitaire et des droits humains.
La volonté du Conseil de sécurité nous semble claire : l’escalade de la violence doit cesser et toutes ses résolutions doivent être mises en œuvre. Cela concerne notamment les résolutions exigeant un cessez-le-feu à Gaza, la libération immédiate et inconditionnelle des otages ainsi que l’acheminement rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire. Cela vaut également pour celles sur la sécurité maritime en Mer Rouge. Au Liban, un cessez-le-feu immédiat est nécessaire, de même qu’un réengagement et une mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 par toutes les parties.
Face à l’engrenage d’une guerre régionale que nous devons impérativement empêcher, le dialogue est la voie à suivre. La Suisse soutient tous les efforts en vue de trouver des solutions diplomatiques pouvant mener à un arrêt immédiat des violences dans toute la région. Toutes les parties, et ceux qui ont une influence sur elles, doivent maintenant faire preuve d'un maximum de retenue.
Les armes doivent se taire, immédiatement et dans tous les pays de la région. Il est urgent de mettre un terme aux souffrances des populations civiles et de rétablir le dialogue en vue de pacifier la région. La responsabilité d’un Conseil de sécurité, uni dans son action en faveur de la paix, est claire.
Je vous remercie.