Madame la Présidente,
Je remercie l’Envoyé spécial Geir Pedersen et Madame Lubna Alkanawati pour leurs présentations.
La Suisse se joint à l’Envoyé spécial en suivant avec intérêt les dynamiques actuellement à l’œuvre dans la région. Nous saluons notamment la tenue, le 15 août dernier au Caire, de la première réunion du Comité de liaison arabe et de la Syrie qui donne suite aux déclarations d’Amman, du Caire et de Jeddah du mois de mai dernier. Nous nous félicitons que la déclaration émise à l’issue de cette rencontre fasse clairement référence à la résolution 2254 de ce Conseil. Nous notons que le Comité souhaite assurer une bonne coordination avec les Nations unies, y compris en préparation d’une prochaine réunion du Comité constitutionnel. Une réunion dans les meilleurs délais du Comité serait une étape importante dans l’approche « pas après pas ». La Suisse espère qu’une telle réunion permettra d’entamer des avancées substantielles vers une solution politique au conflit en Syrie.
La Suisse partage avec l’Envoyé spécial et Madame Alkanawati la sincère conviction de la centralité de l’agenda « femmes, paix et sécurité » en Syrie. Conformément à la résolution 2254, la Suisse souligne une fois encore l’importance d’une participation pleine, égale, significative et sûre des Syriennes dans le processus politique. Dans l’ensemble du pays, les organisations de la société civile – dont beaucoup reposent sur l’engagement volontaire de femmes – jouent un rôle-clé dans la recherche d’une paix durable en Syrie. A cet égard, nous saluons l’étroite collaboration entre le Bureau de l’Envoyé spécial et le Civil Society Support Room (CSSR), plateforme qui assure la large participation de la société civile au processus politique et qui compte 43% de femmes actuellement. Le CSSR assure que les priorités et les réalités des femmes sont prises en compte sur le terrain et dans le processus politique.
Nous notons avec inquiétude la manière dont les crises humanitaire et socio-économique très profondes, dans lesquelles le pays est actuellement plongé, affectent les femmes. A cet égard, il est essentiel d’assurer l’accès de l’aide humanitaire à l’ensemble du pays. De surcroît, les femmes sont souvent soumises à des mariages forcés et précoces, ou forcées d’opérer dans un marché du travail informel qui les exposent à toutes sortes d’abus. Dans les pires des cas, elles se retrouvent dépourvues de toute protection face à des violences sexuelles et basées sur le genre.
Madame la Présidente,
Nous appelons toutes les parties au conflit, dans tout le pays, à respecter leurs obligations et à mettre immédiatement fin à toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme commises à l’encontre des civils en Syrie, y compris des femmes. En ce sens, nous réitérons notre plein soutien à la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme et au Mécanisme international, impartial et indépendant, dont le travail est fondamental pour lutter contre l’impunité.
Enfin, la Suisse demeure très préoccupée par la situation sécuritaire précaire dans plusieurs zones du pays, où les hostilités continuent d’affecter la population civile, ayant un impact disproportionné sur les femmes et les filles. La résolution 2254 et ce Conseil l’ont souligné à maintes reprises : L’imposition et le respect par toutes les parties d’un cessez-le-feu au niveau national reste une mesure prioritaire pour permettre la mise en œuvre des efforts de paix et des opérations d’assistance humanitaire. La population syrienne en a désespérément besoin.
Je vous remercie.