Monsieur le Président,

Excellence,

Je tiens à vous remercier pour la facilitation de cette réunion en présence de nombreux ministres et représentants de pays concernés par les hostilités au Proche-Orient. Leur participation témoigne de la volonté de la communauté internationale de trouver une solution à cette crise. Car le temps presse. Comme viennent de le dire le Secrétaire général et le Coordinateur spécial Tor Wennesland – que je remercie vivement pour leurs présentations – la situation sur le terrain est grave. 

En adoptant la résolution 2712, le Conseil a ouvert une brèche dans la dynamique sanglante de ce conflit. Cette résolution exige – je cite – « de toutes les parties qu’elles s’acquittent des obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire, notamment pour ce qui est de la protection des civils ». En même temps qu’elle reconnaît le droit d’Israël d’assurer sa défense et sa sécurité, la Suisse rappelle que le respect du droit international humanitaire est un impératif. Ce Conseil a le devoir de faire respecter celui-ci, ainsi que les droits de l’homme, par toutes les parties au conflit. Ce droit protège tous les civils, y compris les blessés, les malades, le personnel humanitaire et médical, ainsi que les infrastructures civiles – dont les hôpitaux et les écoles de l’UNRWA. Ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut depuis l’éclatement des hostilités. La vie de plus d’un millier d’entre eux a été fauchée par le Hamas lors des actes de terreur qu’il a perpétrés le 7 octobre en Israël et que la Suisse a fermement condamnés. Un grand nombre d’otages reste captif à Gaza. Nous saluons les libérations qui ont eu lieu à travers la médiation du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, et grâce à l’important rôle d’intermédiaire neutre joué par le CICR. Nous appelons à ce que tous les otages encore détenus à Gaza soient libérés immédiatement et sans conditions. 

Parmi les milliers de civils tués à Gaza, plus d’un tiers sont des enfants. La Suisse appelle à l’extension de la pause humanitaire censée prendre fin demain matin. La situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza l’exige. Nous saluons l’aide supplémentaire acheminée durant la semaine écoulée, y compris en termes de carburant. Cela reste toutefois largement insuffisant. Nous devons insister pour que l’aide humanitaire soit acheminée sans entraves et sans préconditions aux populations civiles dans le besoin, et ce dans toute la bande de Gaza. A cette fin, nous appelons à ce que tous les efforts soient déployés pour permettre l’accès humanitaire par tous les points de passage, y compris pour les biens commerciaux. A cet effet, la Suisse remercie par avance le Secrétaire général pour ses propositions visant la mise en œuvre concrète de la résolution 2712. Nous sommes prêts à nous engager de manière constructive pour trouver un nouveau consensus au sein de ce Conseil, tout en gardant à l’esprit la nécessité de poursuivre une solution politique au conflit entre Israéliens et Palestiniens. 

Monsieur le Président, 

Dans tout le Territoire palestinien occupé – à Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est – la situation ne cesse de se dégrader. En Cisjordanie, la hausse des violences des colons a provoqué le déplacement forcé de communautés entières. La Suisse rappelle les obligations d’Israël en vertu du droit international, y compris l’obligation de protéger la population civile. Dans le cadre d’opérations par les forces de sécurité israéliennes, l’usage de la force doit notamment répondre au critère de la proportionnalité et respecter les droits de tout individu à la vie et à la sécurité de la personne.

Des enquêtes doivent être menées sur toutes les violations du droit international commises en Israël et dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé afin que leurs auteurs soient traduits en justice.

Enfin, il est indispensable de trouver une solution politique globale au conflit. Dans ce processus, il est important de prêter attention aux voix et aux contributions des femmes palestiniennes et israéliennes qui souhaitent bâtir la paix. Ce Conseil doit prendre des mesures concrètes en vue de la solution à deux Etats, seul fondement possible de la paix et de la stabilité dans la région. Nous devons contribuer à reconstruire ce fondement pour deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. 

Je vous remercie.