Madame la Présidente, 

Je vous remercie, Excellence, pour votre présence aujourd’hui et pour l’organisation de ce débat trimestriel. 

Je remercie aussi le Coordonnateur spécial pour sa présentation du rapport du Secrétaire général portant sur la mise en œuvre de la résolution 2334. Et je remercie Helen Clark de son exposé.

La Suisse soutient la Cour internationale de justice ainsi que son avis consultatif du 19 juillet. L’illégalité de l’occupation israélienne du Territoire palestinien, qui court depuis 1967, ne fait maintenant aucun doute. Elle doit cesser et un horizon politique doit être rétabli.

Nous restons convaincus que la solution à deux Etats est la seule option possible pour qu’Israéliens et Palestiniens vivent côte-à-côte en paix, en sécurité et en dignité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément au droit international et aux paramètres convenus au niveau international.

A cette fin, la Suisse salue le fait que la résolution adoptée hier reconnaisse la nécessité de relancer un processus pour aboutir à une solution à deux Etats. Nous soutenons l’appel à la tenue d’une conférence de paix sous l’égide de l’ONU durant la 79ème session de l’Assemblée générale.

Pour sa part, la Suisse, en tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève et de ses Protocoles Additionnels, honorera le mandat que lui a conféré hier l’Assemblée générale et organisera une Conférence de Hautes Parties Contractantes dans un délai de six mois.

Conformément à l’article 1 commun aux Conventions de Genève, il est en effet impératif de respecter et de faire respecter le droit international humanitaire, y compris dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé. Des mesures concrètes doivent être immédiatement prises pour protéger la population civile.   

Madame la Présidente, 

Depuis le 7 octobre, les attaques, menaces et intimidations des colons contre les civils, y compris le personnel humanitaire, ont augmenté exponentiellement en Cisjordanie. Un exemple parmi tant d'autres est l'attaque menée lundi par des colons contre une école primaire près de Jéricho, au cours de laquelle au moins sept élèves et enseignants ont été blessés, selon les rapports. La Suisse condamne de telles attaques, qui, avec la construction de colonies, contribuent à la création d’un environnement coercitif et conduisent au déplacement forcé de communautés palestiniennes. A cela s’ajoute une intensification des opérations militaires israéliennes. L’usage de la force lors de ces opérations doit répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité et respecter le droit de tout individu à la vie et à la sécurité.

Aussi, la Suisse condamne les annonces de dirigeants israéliens visant à l’expansion des colonies, illégales en vertu du droit international humanitaire. L’établissement d’une nouvelle colonie, en légalisant un avant-poste, dans le Wadi Al-Makhrour, près de Bethlehem, dans une zone listée par l’UNESCO au patrimoine de l’humanité, est le dernier exemple d’une série de décisions similaires qui sabotent la solution à deux Etats.

A Gaza les hostilités continuent de faire de nombreuses victimes civiles sur fond de crise humanitaire catastrophique. Le succès de la première vague de vaccination contre la polio montre que des opérations humanitaires d’envergure peuvent être menées à Gaza moyennant une sincère volonté politique. Les parties doivent respecter le droit international humanitaire et faciliter un accès humanitaire sûr, rapide et sans entraves aux civils dans le besoin, y compris les otages, dont nous appelons à la libération immédiate et inconditionnelle. 

Un cessez-le-feu est nécessaire de toute urgence. Ce Conseil l’a clairement exigé au travers ses résolutions 2728 et 2735, qui doivent être mises en œuvre. Nous soutenons les efforts de médiation des Etats-Unis, du Qatar et de l’Egypte à cet effet.

Ceci est essentiel pour prévenir une escalade encore plus grave dans la région. La Suisse est très préoccupée par les explosions survenues au Liban les 17 et 18 septembre, et les rapports de nombreuses victimes civiles.  Nous appelons toutes les parties à exercer la plus grande retenue et à œuvrer pour une désescalade immédiate. Nous appelons également toutes les parties au respect du droit international humanitaire, notamment les principes de distinction, proportionnalité et précautions en toute circonstance.

La Suisse se tient à disposition, au sein de ce Conseil comme en-dehors, pour contribuer à restaurer la paix et la sécurité dans la région. 

Je vous remercie.

Télécharger la déclaration

Document(s)
Taille / Type