Merci, Monsieur le Président.
Nous saluons la tenue d’une réunion suite aux développements extrêmement inquiétants au Liban et au-delà. Je voudrais remercier la Secrétaire générale adjointe DiCarlo ainsi que le Haut-commissaire Türk pour leurs interventions qui détaillent très précisément les évènements de ces derniers jours. Je salue la présence du Ministre et bien entendu de tous les collègues.
Monsieur le Président,
La Suisse exprime sa profonde inquiétude face aux explosions de bipeurs et d’autres appareils de communication survenues mardi et mercredi. Nous condamnons le fait que ces explosions aient fait de nombreuses victimes parmi les civils, y compris des enfants. La lumière doit être faite sur les circonstances et les responsabilités.
Je tiens à présenter nos sincères condoléances à toutes les familles des victimes civiles ayant été blessées et tuées ces derniers jours.
Nous sommes préoccupés par les conséquences plus amples de ces explosions pour la population civile. Elles ont semé la panique et la peur généralisées et engorgé les hôpitaux. A ce titre, je voudrais rendre hommage au personnel hospitalier et aux secouristes libanais pour leur engagement.
Ces explosions ainsi que l’intensification des hostilités des deux côtés de la Ligne bleue, y inclus la frappe dans la banlieue sud de Beyrouth aujourd’hui, risquent de compromettre davantage la stabilité du Liban et de toute la région. Nous déplorons ici aussi les civils blessés et tués. La Suisse appelle toutes les parties, ainsi que ceux qui ont une influence sur elles, à faire preuve de la plus grande retenue afin d’éviter une escalade régionale majeure. Nous plaidons avec insistance pour un retour à la cessation totale des hostilités et exigeons l’application intégrale de la résolution 1701. Ce Conseil a réaffirmé ces demandes à l'unanimité il y a seulement trois semaines.
La Suisse appelle toutes les parties au respect du droit international humanitaire, et notamment des principes de distinction, proportionnalité et précaution, en toutes circonstances. « War has rules » comme vient de le dire le Haut-commissaire. La protection des civils est une obligation juridique qui doit être respectée. Nous rappelons aussi que les droits de l’homme s’appliquent en tout temps.
Le seul désir des dizaines de milliers de personnes déplacées des deux côtés de la Ligne bleue est de retourner dans leurs maisons pour y vivre en paix. Leurs enfants, quant à eux, ne demandent rien d’autre que de pouvoir se rendre dans leurs écoles et jouer avec leurs amis.
Une chose est pourtant absolument claire : le dialogue et la désescalade sont les seuls moyens pour y parvenir. L’escalade militaire n’est pas la solution. Elle entraînerait la région dans l'abîme d’une guerre régionale. C’est pourquoi la Suisse soutient tous les efforts de médiation en cours. Des voix de paix et de raison doivent prévaloir, dans l’intérêt de la population de toute la région.
Enfin – et nous ne cesserons pas d’insister sur ce point – un cessez-le-feu à Gaza, ainsi que la libération des otages et un accès humanitaire rapide et sans entraves, sont nécessaires de toute urgence pour réduire les souffrances des civils et éviter une plus grande escalade régionale. Les négociations doivent urgemment se poursuivre et les parties doivent y participer de bonne foi.
Ce Conseil doit assumer ses responsabilités et contribuer, uni, à une solution pacifique. La Suisse est prête à apporter sa contribution.
Je vous remercie.