Merci, Madame la Présidente.
Je vous remercie pour l’organisation de ce briefing de haut niveau. Je salue également la présence parmi nous de nombreux ministres. Elle témoigne de la volonté de la communauté internationale de prévenir le risque d’une escalade encore plus grave et de retrouver le chemin de la paix.
Mes remerciements vont également au Secrétaire général pour son briefing au Conseil.
La Suisse se joint à l’appel du Secrétaire général à une désescalade immédiate dans la région. Nous sommes profondément préoccupés par la situation au Liban, notamment après les frappes qui ont fait plus de 700 morts cette semaine. Et nous condamnons le fait que ces frappes aient fait beaucoup de victimes civiles. L’attaque massive qui s’est produite aujourd’hui dans le sud de Beyrouth ainsi que les roquettes qui continuent d’être tirées sur Israël, sont extrêmement préoccupants.
Nous appelons toutes les parties à un retour immédiat à la cessation totale des hostilités et à l’application intégrale de la résolution 1701. Toutes les parties doivent exercer la plus grande retenue et prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger les civils, en conformité avec leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, conventionnel et coutumier.
La Suisse soutient les efforts diplomatiques en cours pour arriver à une cessation des hostilités de part et d’autre de la Ligne Bleue. La spirale de violence, contre laquelle ce Conseil s’est unanimement exprimé depuis les actes de terreur du 7 octobre – que nous avons fermement condamnés – doit impérativement cesser.
Excellences,
Comme mesures immédiates, aussi pour une désescalade dans la région, la Suisse continue à appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ainsi qu’à un accès humanitaire sûr, rapide et sans entraves. Les parties doivent respecter leurs obligations de droit international.
La Suisse renouvelle son soutien à l’engagement de l’ONU, et en particulier à nos collègues humanitaires, qui sont si souvent une cible dans ce conflit. En mai dernier, l’adoption par ce Conseil de la résolution 2730 a réaffirmé que la protection du personnel humanitaire, du personnel des Nations unies et du personnel associé, est une obligation en vertu du droit international humanitaire.
Sans protection du personnel humanitaire, de leurs locaux et de leurs biens, la récente campagne de vaccination contre la polio à Gaza n’aurait tout simplement pas pu être menée.
La première phase de cette campagne a montré que les Nations unies peuvent remplir leur mission d'aide humanitaire s'il existe une volonté politique de mettre en place le cadre nécessaire à cet effet, conformément aux obligations du droit international. Il est grand temps que les parties respectent ces obligations et que l’accès humanitaire sûr et sans entraves à toutes les personnes dans le besoin soit enfin garanti de manière durable.
Les mesures que requièrent le respect du droit international humanitaire ont un impact crucial sur la vie et le bien être des civils. La Suisse continuera d’insister sur l’obligation qui lie tous les Etats, selon l’article 1 commun aux Conventions de Genève, de respecter et faire respecter le droit international humanitaire. Wars have rules.
Dans cet esprit, la Suisse exécutera le mandat qui lui a été conféré par l’Assemblée générale dans la résolution qu’elle a adoptée le 18 septembre. Nous organiserons une Conférence de Hautes parties contractantes à la 4ème Convention de Genève dans les six prochains mois.
Le strict respect et la mise en œuvre du droit international humanitaire est aussi un pas fondamental vers la désescalade régionale, qui est elle-même une étape cruciale vers la paix.
Madame la présidente, Excellences,
La paix passe par la volonté politique et par la mise en œuvre des résolutions de ce Conseil. C’est le cas pour celles qu’il a adoptées depuis le 7 octobre à propos de Gaza, et qui contiennent tous les éléments nécessaires à la désescalade et à la relance d’un processus de paix viable.
Mais la paix passe aussi par la mise en œuvre des résolutions précédent le 7 octobre, comme la 2334. Comme l’affirme l’avis consultatif de la CIJ du 19 juillet dernier – que la Suisse soutient – l’illégalité de l’occupation israélienne du Territoire palestinien, qui a cours depuis 1967, ne fait maintenant aucun doute. Elle doit cesser et un horizon politique doit être rétabli.
A ce propos, la Suisse salue le fait que l’Assemblée générale ait appelé à la tenue, durant la 79e session, d’une conférence internationale en vue de l’instauration d’une paix globale, juste et durable au Proche-Orient. La solution à deux Etats est le seul socle à même de garantir la paix entre Israéliens et Palestiniens, et la stabilité dans la région.
Nous devons contribuer à reconstruire – sans plus tarder – ce fondement des deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine dont Gaza fait partie intégrante, vivant côte-à-côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
La Suisse est prête à s’engager en ce sens aux côtés de l’ONU, des membres du Conseil et des Etats de la région.
Je vous remercie.